Europa Trail 80 km – 6 Septembre 2025

Voici un trail que je n’avais pas prévu courir il y a encore peu de temps.

Suite à un Lavaredo mi-figue ( « je suis trop fort, je suis finisher malgré le sous-entrainement et le manque de sommeil » ), mi-raisin ( « je suis nul, j’ai fini parmi les derniers » ), j’avais besoin de soigner mon ego, de me rassurer sur mon « potentiel » (en gros, courir l’UTMB un jour, on oublie ou pas ?).

Après 2 semaines de vacances début Août dans le massif de la Meije, je sentais la forme revenir. Sur place j’avais beaucoup randonné et couru une dizaine de kilomètres presque chaque jour. Alors que je scrollais à la recherche d’un trail à courir en automne, j’eus tout à coup une illumination : l’Europa Trail dans sa version 80 km était fait pour moi !

Jugez plutôt :

  • un parcours connu : il reprend la Promenade Verte sur environ 60 km (déjà courue à l’entrainement 3 fois, plus 2 fois en VTT), complété par un peu moins de 30 km en forêt de Soignes (mon terrain d’entrainement quasi-quotidien);
  • un confort logistique inégalable : le départ/arrivée sont à 20mn en vélo de mon domicile, en descente pour le retour. Cerise sur le gâteau : le parcours passe à 50m de chez moi;
  • un prix somme toute raisonnable de 68 Euros, en dessous du ratio habituel « 1 euro du kilomètre » pratiqué en Belgique. Je reviendrai toutefois sur le prix…

L’avant course

J’ai continué à m’entraîner après le Lavaredo, pas autant que je l’aurais souhaité, mais correctement. Je suis arrivé à la course avec plus de 1.600 km dans les jambes et surtout de très bonnes sensations après mon séjour dans les Alpes, 2 semaines à 1.800 m d’altitude minimum. Seul bémol : une douleur persistante au talon / tendon d’Achille gauche, probablement due à mes nouvelles semelles orthopédiques. Heureusement la douleur disparaissait à l’effort.

Côté ravitaillement, je suis parti avec de bonnes résolutions : manger un gel (25 g de glucides) ou une barre (40 g de glucides) Maurten environ chaque heure, profitant des petites côtes jalonnant le parcours pour manger en marchant. Je suis très loin des quantités ingérées par certains professionnels (jusqu’à 120g par heure, ce sujet passionnant la planète trail actuellement). Ce n’est pas beaucoup, probablement pas assez, mais bien mieux que ce que je fais d’habitude où j’ai un peu trop tendance à compter uniquement sur les ravitaillements de l’organisation même si je balade consciencieusement de la nourriture pour 3 semaines.

Enfin, j’ai bien avancé sur mon fichier Excel de prévision de temps de course (article à venir). Mes prévisions avant course oscillaient entre 9h23 et 10h00.

La course

Voici ma trace GPX :

    80km - Europatrail Brussels 2025  GPX

    50 100 150 200 5 10 15 Distance (km) (m)
    Aucune donnée d’altitude
    Nom: Aucune donnée
    Distance: Aucune donnée
    Altitude min.: Aucune donnée
    Altitude max.: Aucune donnée
    Dénivelé positif: Aucune donnée
    Dénivelé négatif: Aucune donnée
    Durée: Aucune donnée

Le départ et l’arrivée ont lieu à l’hippodrome de Boitsfort, à la lisière de la forêt de Soignes. L’hippodrome est désaffecté depuis 1987 mais la piste est toujours présente, quoiqu’en mauvais état, un très bon spot pour les fractionnés.

En arrivant en vélo 15mn avant le départ prévu à 5 heure du matin, pas un bruit, pas une lumière, je commence à me demander si je ne me suis pas trompé de jour. 🙂

Je comprends vite : nous ne sommes qu’une cinquantaine de courageux (67 au final, selon le classement).

Le briefing de départ utilise le terme totalement galvaudé d’ « aventure » pour décrire ce qui nous attend. On se croirait dans Secret Story. Restons sérieux : on va juste faire le tour des parcs de Bruxelles ! Nous recevons aussi l’explication pourquoi l’Europa Trail 80 km fait en réalité 87 km. Le dénivelé annoncé est de 1.300 m, ce qui fait un équivalent plat de 13 km. 87 + 13 km = 100 km, ce qui permet de revendiquer l’étiquette « 100 K » de course qualificative UTMB. Cela me rappelle l’Ecotrail de Bruxelles (l’ancêtre de l’Europa Trail) que j’avais couru en 2016 (déjà !) pour recueillir de précieux points ITRA (nécessaires à l’époque pour s’inscrire à une course UTMB).

Concernant le balisage, l’organisation ne s’est pas cassée la tête : sur tout le parcours de la Promenade Verte (donc les 2/3 de la course), pas de balisage spécifique; nous devrons suivre le balisage de la Promenade marqué par de petits panneaux verts 10cm x 10 cm :

Par expérience, je sais que certains panneaux sont un peu difficiles à trouver et qu’il existe parfois des variantes (piétons d’un côté / vélos de l’autre, voire plusieurs voies piétonnes). L’organisation a toutefois mis à disposition une trace GPX.

Je n’ai pas grand chose d’intéressant à raconter sur le parcours. La météo était parfaite, un peu chaud tout de même dans les endroits exposés mais une grande partie est heureusement abritée, en ville ou en sous-bois.

Les 6 premiers km sont dans la forêt de Soignes, sur de larges sentiers parfois un peu caillouteux mais très roulants. Le peloton, précédé par un VTT, se sépare rapidement en deux parties, je reste prudemment dans la seconde, la route est encore longue.

Du 6ème au 15ème kilomètre, le parcours est majoritairement urbain, mais somme toute agréable puisque nous traversons plusieurs parcs qui font de Bruxelles une ville très verte.

Du 15ème au 26ème kilomètre, le parcours est presque totalement urbain, dans des rues encore désertes à cette heure matinale. Pas folichon… Pas folichon non plus le premier ravitaillement : 2-3 jerrycans en plastique (l’un avec de la boisson énergétique), 2-3 bouteilles de coca, une poignée de TUC, quelques barres de céréales et des morceaux de bananes. Quant au pointage, c’est de l’artisanat : la seule dame présente au ravitaillement essaye de prendre en photo nos dossards. Pourquoi nous avoir donné un badge à puce ? Quand le speaker parlait d’aventure au début, peut-être voulait-il parler de l’organisation spartiate ?

Le tronçon entre le 26ème et le 48ème est à mon sens le plus sympathique. Nous sommes à nouveau principalement dans des parcs, voire en rase-campagne à l’extérieur de Bruxelles et nous passons proche de 3 bâtiments emblématiques de Bruxelles :

Sur les 7-8 km suivants, il est possible de se ravitailler en eau auprès de 3 fontaines sur le parcours. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu d’autres points d’eau sur le parcours.

Le deuxième ravitaillement, situé à 45,5 km, est aussi spartiate que le premier et le pointage tout aussi artisanal. Il est situé au pied de l’institut Bordet, un établissement de renommée au moins européenne pour le traitement du cancer. Si un/une de vos proches tombe un jour malade, essayez de le/la faire soigner là-bas, ils sont vraiment très compétents et humains, d’un bout à l’autre de la chaîne. Je parle d’expérience…

La partie aux alentours du ravitaillement est la plus chaotique, le sentier 01 se scindant parfois en différentes branches et la trace GPX ne correspondant pas forcément à l’une des branches. Au final les différentes variantes font à peu près la même distance donc rien de grave.

Les 6 kilomètres suivants sont de loin les plus ennuyeux, dans une zone industrielle, le long d’une canal, sur du goudron et totalement plats.

Le parcours redevient sympathique à partir du 54ème kilomètre jusqu’à la fin, beaucoup en forêt, sur des sentiers. Nous abandonnons la Promenade Verte à l’entrée dans la forêt de Soignes, au 61ème kilomètre, pour suivre le fléchage de l’Europa Trail (nous empruntons le parcours du 50 km si j’ai bien compris). La balade en forêt est très agréable, sur des sentiers faciles, souvent en fond de vallée et avec quelques côtes régulières sans être trop pentues. Le 3ème et dernier ravitaillement situé au 72ème kilomètre (au Bosmuseum) est tout aussi démuni que les précédents. Il est géré par de gentilles jeunes scouts, personne ne prenant la peine de photographier nos dossards.

Je finis la course en 9h07, 16ème sur 67, 1er de ma catégorie d’âge (nous étions 2 :-D). Je suis même 8ème selon le classement SyméTri qui pondère le temps final selon l’âge et son sexe sur base de 2 formules mathématiques. Mon temps corrigé Symétri est de 7h37’30 ». Je ne connaissais pas…

Un de mes meilleurs résultats, mais, comme le dit l’adage, « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

J’ai trottiné de bout en bout, toujours en gardant sous le pied, et je n’ai pas connu de moment de grosse fatigue ou de découragement. Connaître le parcours est sans aucun doute un énorme avantage.

La médaille remise à l’arrivée est typiquement « belge » puisqu’elle sert aussi de décapsuleur 🙂

Je cite l’organisation :

« Les médailles ont été conçues dans l’esprit de l’évènement et sont réutilisables. Au-delà du symbole de l’effort fourni par le coureur, la médaille aura une seconde vie possible : elle permettra aussi de décapsuler toute sorte de bouteilles pour célébrer la vie au quotidien ou des moments clés de la vie. En vitrine ou dans le tiroir ? A vous de choisir ! »

Si vous voulez briller en société avec vos collègues ou amis…

Le matériel

J’ai couru en New Balance Fuell Cell Rebel 4. Oui, oui, vous avez bien lu : avec les mêmes chaussures qu’à l’Ecotrail de Paris. Mais cette fois-ci, pas d’erreur, c’était un bon choix pour la promenade verte (des sentiers dans des parcs ou des trottoirs, pas mal de goudron) et même la forêt de Soignes où les sentiers sont pour la plupart faciles à courir. Attention tout de même, la semelle se déforme facilement sur le côté, une bonne manière pour se faire une cheville. Sans doute pour la première fois de ma vie sur une course, je ne suis jamais tombé, ni ai même trébuché.

Le départ ayant lieu à 5h00 du matin, ma frontale Stroots Kiska 3 a fait le job pour les deux heures semi-nocturnes, sans m’alourdir inutilement pour le reste de la course.

J’ai couru avec un sac à dos Décathlon, pas super pratique. Il va falloir que j’en change. Je supporte de moins en moins une poche à eau dorsale mais ce sac ne me permet pas d’accéder facilement à des flasques. Je lorgne du côté du Salomon ADV Skin 12 mais je doute qu’il me permette d’embarquer le matériel obligatoire UTMB (même si les pros le font).

Côté nutrition, j’ai peu ou prou respecté mon plan de nutrition, ce qui explique sans doute pourquoi j’ai pu conserver une bonne énergie jusqu’au bout. Même si le goût du sucre ne se ressent pas dans les gels, j’étais saturé en fin de course et proche de troubles gastriques.

Conclusion

Au vu de la pauvreté des prestations offertes (pas de balisage spécifique sur les 2/3 du parcours, pas de réel pointage, ravitaillements faméliques), le prix de 68 euros est proche de l’arnaque.

Si vous voulez facilement obtenir un index UTMB 100k avec un trail quasiment plat, c’est la course à faire. Par provocation, je dirais même qu’il suffit de payer l’inscription, pointer sa tête aux 3 ravitaillements « au cas où » et finir en trottinant sur l’hippodrome où il y a tout de même un pointage électronique à l’arrivée. L’index 100K est questionable : ni ma montre, ni le passage de la trace GPX dans différents outils ne m’ont permis de retrouver un dénivelé de 1.300 m. Mais bon, si l’UTMB group valide…

Reste que le parcours est agréable (bien plus que son ancêtre Ecotrail de Bruxelles). Les rares bénévoles (1 aux 2 premiers ravitaillements plus les scouts au 3ème) étaient très sympathiques et j’ai pu papoter avec plusieurs coureurs pendant la course. Bizarrement, malgré le peu de coureurs engagés, j’avais souvent quelqu’un en ligne de mire.

Au final, j’ai passé une excellente journée mais j’aurais pu faire la même chose gratuitement. Certes, je n’aurais pas eu le droit à la médaille bi-fonctionnelle 🙂

Et maintenant ? Je suis en liste d’attente sur la SaintéLyon, je croise les doigts. D’ici début décembre, je vais essayer de courir un ou deux trails en Belgique, probablement de 50 km max, pour garder la forme et la motivation au cas où je sois chanceux.

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