Avec 3 semaines de retard, voici le compte-rendu du 30ème Marathon du Médoc. Nous avions prévu le courir « cool » pour profiter au maximum des produits locaux. Objectif atteint ! Nous avons fait 18 dégustations (sur les 21 prévues sur le parcours) et terminé en 5h53 (dans les 4.100 premiers). C’est moins bien qu’il y a deux ans où nous avions couru en 5h07 mais sans déguster (les c…!).
La préparation
Comme expliqué précédemment, ma préparation a été très chaotique. Blessure, bronchite, vacances… Au final 175 km en 12 courses entre le 1er Juillet et le 13 septembre (1.200 km au compteur depuis le début d’année). Pas terrible mais, au final, je n’ai pas du tout souffert et c’est le marathon que j’ai le mieux supporté. Pas de courbatures les jours suivants.
Quant à mon frère, encore pire : pas d’entrainement le dernier mois et tourista contractée au Cap-Vert une semaine avant l’épreuve ! Pour une fois, il a eu du mal et a dû compter sur moi pour le mener à bon port.
Le parcours
Contrairement aux années précédentes, le parcours tournait dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, comme lors de la 1ère édition. Nous avons successivement traversé les vignobles de Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien et à nouveau Pauillac. Le parcours nous a semblé plus facile dans ce sens, notamment parce qu’il évite la longue ligne droite, interminable, de l’arrivée. Cette année, nous la courions dès le départ. Seul inconvénient de ce parcours : de très grands vins étaient en dégustation au-delà de 25 km et l’estomac commençait à crier grâce.
Le parcours alternait route et chemins dans les vignes (attention aux chevilles !). En dehors des 5 premiers kilomètres et de la ligne droite entre le 21 et le 25ème kilomètre, le temps est passé très vite avec une dégustation tous les 2-3 km. Il faisait beau et chaud mais la température restait supportable, avec un petit vent rafraichissant de temps à autre. Moins pénible qu’il y a 2 ans.
A noter que le marathon du Médoc est bien le plus long du monde puisqu’il fait 43,1 km ! Jusqu’à Château Lafite-Rotschild, les indications kilométriques coïncident avec le GPS puis un écart se fait ensuite brutalement à la sortie du château.
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L’organisation
Parfaite. De nombreux ravitaillements, toujours bien achalandés, des bénévoles souriants, un ambiance de fête tout au long du parcours. Pour les finishers, 2 verres de dégustattion Riedel et une très bonne bouteille. Que demande le peuple ? Le thème de cette édition était « Carnavals du monde », je mets quelques photos en fin d’article.
Comme il y a deux ans, nous avons utilisé les services de l’agence Tutti Quanti. Passer par eux, c’est l’assurance d’avoir un dossard (cette année il y a eu 4 fois plus de demandes que de places disponibles). Nous étions logés à l’Hôtel Campanile proche de la gare de Bordeaux. La navette nous prenait devant l’hôtel, nous déposait au centre de Pauillac et idem pour le retour. Rien à redire, parfait. A utiliser sans hésitation.
Les dégustations
Déguster était notre objectif principal. Nous ne sommes pas des pros de la dégustation donc nos commentaires sont simplistes, en mode « j’aime »/ »j’aime pas ». Les photos ont été prises par mon frère (sauf lors d’un passage à vide).
Km 5,8 – Chateau MontroseNous commençons par une grosse déception : Château Montrose nous sert un « Saint-Estèphe de Montrose » (millésime inconnu) alors que nous avions eu le droit il y a 2 ans à l’excellent second vin (Dame de Montrose).
Et ce 3ème vin n’est pas bon du tout : acidité dominante, pas de matière, pas de bouquet. Nous n’avons même pas fini le verre proposé. A noter que ce vin n’est même pas cité sur le site Web du château. Ils ne l’assument pas ?
Km 7,9 – Chateau Phélan-Segur2 km plus loin, la déception est vite oubliée avec la dégustation de l’excellent Phélan Ségur 2007 qui va rester longtemps notre vin préféré sur le parcours. Vin dense, long en bouche, sans acidité, note de chocolat. Excellent !
Km 9,0 – Chateau Tronquoy-Lalande Photo de bouchon, la bouteille étant vierge de toute étiquette. Nous goûtons donc le second vin de Tronquoy-Lalande et le trouvons un peu décevant : peu de matière, peu de longueur, petite acidité en fin de bouche. Bof.
Km 9,7 – Chateau Laffitte-CarcasssetLa bouteille étant une nouvelle fois sans étiquette, pas moyen de savoir ce que l’on déguste. En tout cas, ce n’est pas bon du tout, seule l’acidité ressort. Le pire de tout le parcours.
Km 12 – Chateau PomysLà-encore, pas d’étiquette sur la bouteille mais, après renseignement, il s’avère que nous goûtons du Château Pomys … et c’est agréable. Bonne texture, arômes de fruits rouge, fruité. Peu de longueur. Pas transcendant mais bon.
Km 14 – Château Chambert-MarbuzetLe parcours indique une dégustation au Château Haut-Marbuzet mais en fait nous en faisons le tour sans avoir la chance d’y goûter. On goûte par contre Château Chambert-Marbuzet 2007 qui fait partie de la même famille. Gras, fruité, agréable, un poil mieux que le château Pomys.
Km 14,3 – Château Le CrockTrop proche du précédent, nous passons sans goûter. Nous ne sommes pas des alcooliques après tout et il y a du lourd dans les kilomètres à venir !
Km 15,3 – Château Cos-LaboryHabituellement, je suis amateur de Château Cos-Labory. Mais le second vin que l’on nous sert est décevant : encore fermé, âpre, on sent le bois. A revoir dans quelques années.
Nous poursuivons notre route en passant devant le superbe Château de Cos d’Etournel, malheureusement fermé :
Km 16,5 – Château Lafite-RotschildLa deuxième grande déception de la journée pour notre entrée dans le Pauillac. Il y a 2 ans, le stand de dégustation était magnifique. Cette année, nous passons une première fois sans nous arrêter devant le petit van où s’effectue la distribution en mode « gros rouge qui tâche » : bouteilles sans étiquettes, vin versé au vol dont la moitié finit sur la table. Après avoir fait demi-tour (sur conseil de notre famille qui était venue nous attendre), nous goûtons tout de même et ce que l’on goutte est correct, sans plus, au niveau d’un bordeaux de supermarché. Je doute que nous aillons dégusté un Lafitte-Rotschild. 🙁
Km 19,5 – Château PibranSans trop savoir pourquoi, je n’avais jamais acheté ce pilier des foires aux vins … et j’avais sans doute tort. Quoique très jeune, le vin est déjà très agréable à boire : fruité, très agréable en bouche mais faible persistance.
Km 21 – Château Grand-Puy-LacosteNous goûtons le second vin, en 2011. Pas super : peu de fruit, peu de matière, acide.
Km 25 – Château Larose-TrintaudonNous passons sans déguster, nous nous réservons pour la suite.
A partir de là, mon photographe commence à se sentir moins bien et ne goûte plus, ni ne prend des photos. Ma mémoire est elle-aussi un peu floue, j’ai eu un passage à vide : la tête tournait un peu. Je commençais à saturer et j’ai à peine goûté les 3 vins suivants.
Je crois que me souvenir que c’était un 2007 et que c’était plutôt bon, surtout après les déceptions précédentes.
Km 28,3 – Château LagrangePas de souvenirs précis, moins bon que le Belgrave.
Km 30,3 – Château Gruaud-LaroseJe me souviens beaucoup plus de la douche que de la dégustation. Au niveau du Lagrange.
Km 32,3 – Château BeychevelleAprès notre petit passage à vide, nous refaisons surface en arrivant à Château Beychevelle. Nous goûtons le second vin, en 2007. C’est très agréable. Pas d’acidité, bouche très ronde, arômes de fruits rouge. J’en reprends même un second verre. A force de trouver les vins acides, nous ne demandions si notre bouche n’était pas gâtée par la course. Apparemment non.
Km 35,6 – Château Leoville-PoyferréAprès 3 kilomètres, nous arrivons à Château Léoville-Poyferré que nous goûtons en 2004. C’est bon mais un peu décevant par rapport au précédent. Un peu moins de matière.
Km 37,7 – Château Pichon de Longueville – Comtesse de LalandeLes organisateurs prennent un malin plaisir à nous torturer : nous faisons le tour de Château Latour sans y entrer !!! Heureusement, ils sont vite pardonnés quand nous goûtons le Château Pichon Longueville – Comtesse de Lalande. Tout ce que j’aime dans un vin est présent : bouche veloutée, arôme de fruits rouges et de chocolat, longueur. Le tout pour un vin assez jeune. J’achète !! La meilleure dégustation de la journée sans aucun doute.
Km 38,5 – Château Haut-Bages LibéralLe second vin de Château Haut-Bages Libéral a du mal à tenir la comparaison. Moins de matière, moins de fruits, moins de longueur. Bof.
On repart et on déguste les fameuses huitres du marathon du Médoc au passage. Avant le départ, j’étais dubitatif mais comme nous avions décidé de profiter, nous goûtons et c’est super agréable : iode, sel, fraicheur, les saveurs explosent en bouche. Je serai bien resté pour une douzaine mais je me contente de 4 huitres.
Km 40,2 – Château Lynch-BagesGrosse surprise: le vin n’est pas bon du tout. Acidité, sec, impression de lécher une planche de bois. Je ne finis pas mon verre. Je ne sais pas ce que nous avons goûté, la bouteille étant sans étiquette. A noter que nous croisons Philippe Croizon qui fait le parcours en chariot poussé par des amis. Respect. Quelle énergie.
Juste après, nous goûtons la 2ème grande spécialité du Marathon : l’entrecôte. Là encore, super agréable.
Km 42,0 – Château La Rose-Pauillac
Juste après avoir dégusté la 3ème et dernière spécialité du marathon (la glace), nous ne nous arrêtons pas pour filer (toutes proportions gardées) vers l’arrivée.
Conclusion
Beaucoup de 2007 dans les dégustations, un millésime qui s’était mal vendu.
Les grandes satisfactions :
- Pichon Longueville Comtesse de Lalande
- Amiral de Beychevelle
- Phélan Ségur
Les grandes déceptions :
- Lafite-Rotschild
- Montrose
- Lynch-Bages
Le Marathon du Médoc est vraiment une course à courir une fois dans sa vie, pour l’ambiance, pour les dégustations. Nous l’avons couru déjà 2 fois. Peut-être une 3ème pour mes 50 ans ?