La Bouillonnante – 4 Septembre 2021

Après la déconvenue de l’Échappée Belle, voilà un trail qui m’a fait du bien au moral ! Tous les voyants ont été au vert : un temps magnifique, un parcours très agréable et de bonnes sensations tout au long d’une course que j’ai courue en mode cool, sans pression et, pour une fois, sans être seul au milieu de la pampa, absorbé par mes pensées négatives. C’est la plus belle épreuve qu’il m’ait été donné de courir en Belgique et nul doute que j’y retournerai un jour.

L’avant-course

Il est possible de retirer son dossard directement dans les magasins Trakks (sponsors de l’épreuve mais pas de moi, même si je les cite souvent) dans la semaine précédant la course. C’est une bonne idée mais dommage de ne pas aller jusqu’au bout puisqu’il faut quand même passer par le chapiteau avant le départ de la course pour y récupérer le tee-shirt souvenir (si vous l’avez commandé). Nous l’avons découvert 10mn avant le départ, heureusement qu’il y avait de la place dans mon sac.

Je suis arrivé seul la veille de la course et ai passé la nuit à l’hôtel La Porte de France, au pied du château de Bouillon :Même si l’hôtel n’est pas du super grand luxe avec une chambre un peu petite et chaude (sous les toits), je recommande l’adresse. Le prix est raisonnable (environ 100 Euros pour la nuit), l’accueil très sympathique et spécialement adapté à la Bouillonnante : petit-déjeuner buffet copieux servi à partir de 6h00 et 2 chambres à disposition pour prendre une douche à la fin de la course, même si vous avez quitté l’hôtel le matin. Le parking est facile et la brasserie tout à faire correcte. Bon rapport qualité / prix pour une ou deux nuits.

Parlant de la brasserie, je m’offre un repas assiette de charcuterie / joue de bœuf braisée / café liégeois / vin rouge le soir précédent la course. Pas très diététique mais je voulais pousser la coolitude jusqu’au bout. 🙂

Après un nuit un peu agitée à cause de la chaleur, du bruit pétaradant de quelques motards nocturnes et – un peu – à cause d’une digestion difficile, me voici prêt à partir pour de nouvelles aventures. Le brouillard matinal va rapidement laisser place à un beau soleil qui ne nous quittera plus de la journée :

La course

Désolé pour les (rares) amateurs de mes compte-rendus détaillés de courses mais je n’assure pas trop cette fois-ci : peu de détails (3 semaines après la course j’ai un peu oublié les péripéties) et peu de photos (les photos de sous-bois ne rendent pas très bien). Je recommande le visionnage de cette vidéo (qui n’est pas de moi) qui donne une bonne idée du parcours.

Voici ma trace GPX :

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Le départ s’effectue comme toujours dans la cour du château de Bouillon, au son de « Back in Black » d’AC/DC.  Les consignes Covid-19 sont à peu près appliquées; il fallait montrer le pass sanitaire pour retirer le dossard et les coureurs ne s’agglutinent pas au départ :Le départ est cool : traversée du tunnel d’entrée du château (un peu bas puisque taillé pour les personnes du Moyen-Âge, attention à la tête), descente de l’esplanade vers le bord de la Semois que nous longeons ensuite sur environ 2,5 km quasiment plats avec un passage pavé un peu désagréable. A partir de là un enchaînement de bosses / descentes plus ou moins raides, presque toujours en forêt, sur des sentiers très roulants, avec de temps à autre des vues sur la Semois comme ici au dessus d’Alle (km 25 environ) :Nouveauté du parcours : au km 27 nous traversons la mine de schiste de l’Ardois’Alle :Original et très sympathique, un moment de frais très agréable alors qu’il commençait à faire chaud. Jusqu’au 37ème kilomètre, le parcours est vallonné mais assez roulant. Seule difficulté notable : une côte de 240 m D+ sur 2,5 km (presque 10%) au km 19. Rien de bien méchant.

Au 37ème kilomètre, lors du 2ème passage au ravitaillement de Frahan juste avant le pont sur la Semois, la course devient tout à coup plus difficile avec une série de côtes assez raides dont le fameux « Wall » juste après la passerelle : 180 m D+ en 1 km, soit un bon 18% sur un sentier qui a l’air tracé juste pour faire souffrir les coureurs. Les 6 km suivants sont beaucoup plus techniques avec des sentiers un peu plus caillouteux qu’auparavant :des échelles (bien connues des randonneurs du coin) et même une corde (que vous voyez dans la vidéo citée plus haut). Après un passage en plein soleil, nous arrivons au célèbre point de vue du Tombeau des Géants :pour passer en bas (au niveau où la forêt touche la rivière) une première fois à gué la Semois (un passage emblématique de la Bouillonnante) :Nous avons de l’eau jusqu’aux fesses (je fais 1m72) mais cela fait plutôt du bien de se rafraîchir. Pas sûr que j’aurais dit la même chose si la course avait eu lieu fin Avril comme initialement prévu. 🙂

A partir de là, la fin est assez facile avec un second passage à gué à côté de la passerelle de l’Épine (où le pauvre Nicolas Bucci s’est gravement blessé), un dernier raidillon, un long faux plat et une descente raide vers la Semois. A l’arrivée il faut se hisser à nouveau au château mais on ne va pas se laisser impressionner après avoir enquillé plus de 2.000 m D+.

Bilan de la course

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avant cette course. Elle fait partie du Golden Trail National Series France / Belgique :
et a quelques noms célèbres à son palmarès (par exemple Ludovic Pommeret gagnant en 2019 et 4ème de l’UTMB cette année).

Mes premières estimations scientifiques me donnaient un temps de course entre 7h00 et 7h30 puis j’y ai ajouté une heure au vu du palmarès et des temps des vainqueurs (ma première méthode est de multiplier le temps du vainqueur par deux). Au final j’ai terminé en 8h19, sans réelle fatigue ni mal aux jambes. Je n’ai d’ailleurs pas fait de break les jours suivants. Il faut dire que mon stage commando pré-Echappée Belle m’avait mis dans un état de forme historique, état de forme peu entamé par mon piteux abandon. 🙁

Comme je l’ai expliqué précédemment il y a pour moi deux courses : jusqu’au 37ème kilomètre, c’est plutôt roulant avec quelques petits raidillons mais des sentiers excellents. Je conseille toutefois l’usage des bâtons. Je trouve les 20 premiers kilomètres du Trail de Spa plus difficiles par exemple. Du kilomètre 37 (2ème passage au ravitaillement de Frahan) jusqu’au kilomètre 44 le parcours est techniquement beaucoup plus difficile et la fatigue se fait sentir. La fin est à nouveau assez cool.

Côté organisation, rien à redire. Le fléchage est parfait, nous nous sommes égarés une seule fois par manque de concentration mais heureusement un trailer nous a remis sur le droit chemin. Les ravitaillements sont copieux, même si j’aurais aimé plus de salé et de fruits secs. Je trouve par contre qu’il n’y avait pas assez de bornes de contrôle. Un tel parcours avec de nombreuses circonvolutions se prête aux « raccourcis » et il y a d’ailleurs eu pas mal de disqualifiés (tous n’étant pas des tricheurs bien sûr).

Même si le manque de photos et de détails peut laisser penser le contraire, j’ai été enchanté par cette course. J’espère pouvoir m’y inscrire en 2022 et je vise cette fois-ci de passer sous les 7h30.

Mon prochain objectif est maintenant le Grizzly Bear Trail 100 km qui a lieu le 30 octobre. Ce n’était pas prévu au programme mais j’ai soigné ma déprime post-Échappée Belle en me donnant un objectif pour 2022 : la TDS. Il me faut 8 points en 2 courses pour participer au tirage au sort et je n’ai que les 5 de la CCC 2019. Ce trail rapporte 4 points, ce qui pourra être utile pour les inscriptions 2023 si je ne gagne pas à la loterie 2022. Participer aux courses de l’UTMB réclame une planification pluri-annuelle… Je n’ai strictement aucune information sur le Grizzly Bear Trail, j’irai probablement la fleur au fusil. Et si je perds à la loterie de la TDS je commence à me poser une question : serai-je assez con pour essayer de prendre ma revanche à l’Echappée Belle malgré ce que j’écrivais il y a moins d’un mois 🙂

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