Trail de la Côte d’Opale – 9 & 10 Septembre 2017

J’imagine déjà que l’un de mes 5 fidèles lecteurs s’est dit « Le Trail de la Côte d’Opale est fini depuis 2 semaines et toujours pas d’article sur Ultramabouls. L’autre gros malin qui annonçait dans un précédent article  2h30 pour le 24km et 8h15 pour le 62 km a dû se planter et a honte de l’avouer en public ».

Que nenni !  Le gros malin avait du travail ces derniers jours et a juste mis un peu de temps à écrire son article. Mon frère et moi avons bel et bien terminé le « Challenge 86 km » du Trail de la Côte d’Opale et récupéré les 4 points ITRA tant attendus. A nous l’inscription à la CCC fin décembre pour – je l’espère – un tirage favorable début 2018 !

Le parcours

Sur la route de Wissant le vendredi soir, je n’étais pas très confiant : il tombait des trombes d’eau (il « drachait » comme disent les Belges … ou les Ch’tis) mais les Dieux étaient avec nous puisque nous avons eu très beau temps le Samedi et un temps couvert avec seulement quelques gouttes de pluie le Dimanche. Le lundi matin, rebelote : il pleuvait des cordes. Nous avons vraiment eu beaucoup, beaucoup de chance.

J’avais emprunté la GoPro de mon fils mais le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances (en gros j’ai merdé), je vais donc illustrer le parcours en « empruntant » des photos.

Samedi 9 septembre – Le 24 km

Voici le parcours enregistré par ma montre :

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Le départ s’effectue sur la plage de Wissant, à marée basse. La plage s’étend sur environ 12 km entre les Caps Blanc-Nez au nord et Gris-Nez au sud. Elle est très plate et quasiment totalement recouverte à marée haute. A marée basse, il subsiste de nombreux trous et des cours d’eau : impossible de ne pas se mouiller les pieds.

Les organisateurs doivent jongler avec les heures des marées. Le départ du 24 km (seul ou couplé avec le 62 km du lendemain) a lieu à 12h00, en même temps que le 7 et le 14 km. Cela fait du monde sur la plage : plus de 3.500 coureurs.

(Image La Voix du Nord)

Sans surprise, au bout de la plage quasiment 5 km plus au sud, cela bouchonne. Pas grave, nous ne sommes pas là pour faire un temps. Nous prenons notre mal en patience et finalement ne perdons pas trop de temps, 3-4 mn à tout casser. A partir de là, nous longeons la côte sur le haut de la falaise pendant environ 1 km. Nous redescendons presque au niveau de la mer pour remonter en traversant le village de Framezelle au pied du Cap Gris-Nez. Jusqu’à 11,5 km, nous suivons le sentier de la falaise, moyennement vallonné, sans grandes difficultés et il est assez facile de doubler. Voici à quoi cela ressemble :

Au bout de 11,7 km (juste avant le village d’Audresselles), nous rejoignons la D940 sur 50 m puis repartons vers le Nord pour rejoindre l’arrivée. Nous courons alors sur des chemins au milieu des champs. Au 14,5 km, le parcours fait une étrange épingle à cheveux d’environ 1,2 km aller-retour. Dommage pour ceux qui décident de continuer tout droit (soyons honnête, je n’en ai vu aucun), il y a un contrôle au bout de l’épingle. 🙂

Depuis le début, je sens que mon frère n’est pas en grande forme. A 14 km, il commence à fatiguer et je le lâche à chaque micro-accélération. A 17,3 km et d’un commun accord, je l’abandonne et je place une bonne accélération de 3 km/h pendant 3 km environ et je remonte de nombreux coureurs.

A partir de 19,8 km, le parcours traverse les dunes du Châtelet sur un sentier de sable bien mou.

La moyenne s’en ressent tout de suite, je renonce à courir et marche la plupart du temps. Au bout de 1 km, nous rejoignons la plage. Deux heures après notre départ, la mer est bien montée et recouvre totalement la plage ! Il faut trottiner environ 1.500 m sur des galets en faisant surtout attention à ne pas se tordre bêtement la cheville. On revient alors dans les dunes pour émerger finalement à 22,8 km sur la jetée. Il reste alors 800 m à faire que je cours à fond, en remontant là encore un bon paquet de coureurs.

Au final je finis en 2h18 (12 mn de mieux que prévu) et mon frère arrive 9 mn plus tard. A ce moment de la journée, il n’est pas très confiant … et moi non plus. Il se plaint de la chaleur mais c’est peut-être le poids des années puisqu’il fête ses 43 ans le jour même. Quant à moi, tout va bien. Pas de fatigue, pas de douleurs, je me sens en pleine forme. La course était sympa, pas difficile du tout, sous le soleil avec une agréable température. La première moitié était vraiment agréable à courir, sur le haut des falaises avec la vue sur la mer et les côtes anglaises au loin. La seconde partie à l’intérieur des terres était beaucoup moins intéressante, en dehors du passage dans les dunes du Châtelet.

Dimanche 10 septembre – Le 62 km

Après un repas de merde (j’y reviens plus loin) et une bonne nuit de sommeil, nous voici de retour sur la plage de Wissant, à 8 heures du matin.

La météo est moins agréable que la veille : le ciel est très nuageux, les températures sont en baisse et il y a beaucoup de vent. Vu l’état de forme de mon frère la veille, j’ai peur que cela soit difficile. Il y a moins de monde au départ (724 coureurs), on est entre gens sérieux avec seulement les participants du 62 km. Au lieu de partir plein sud, nous partons plein nord cette fois-ci, en direction de l’obélisque tout au fond (le petit trait qui dépasse au sommet à gauche).

Voici la trace GPX :

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Comme la veille, les premiers kilomètres s’effectuent sur la plage. Je découvre un peu tard que ma poche à eau fuit par le haut, je vais passer l’ensemble du trail avec les fesses mouillées. Apparemment on n’attrape pas de rhume par là, sinon j’y avais droit. 🙂 Au bout de 5 km, nous sortons de la plage au niveau du petit blockhaus (les Allemands ont laissé beaucoup de souvenirs dans la région…) et rejoignons l’obélisque du Cap Blanc-Nez.

Mon frère m’inquiète : il trottine bien, comme à la belle époque, et j’ai peur qu’il parte trop vite et explose un peu plus loin. En fait il tiendra jusqu’à la fin de la course sur ce rythme, une vraie résurrection par rapport à la veille. Si je ne le connaissais pas, je pourrais le soupçonner de prise de produits illicites dans la nuit de Samedi à Dimanche 🙂

Les 20 kilomètres suivants du parcours sont les plus difficiles de la journée. Nous allons enchainer 5 côtes assez sèches, chaque fois d’une centaine de mètres de dénivelé, toujours sur des sentiers avec de belles vues sur la mer. Nous faisons au passage une petite pause au ravitaillement de Hervelinghen, à 21 km du départ. Plutôt que de nous arrêter longuement, nous préférons manger en marchant. Toujours ça de pris et cela évite de se refroidir.

Au kilomètre 30, nous voici de retour sur la plage de Wissant. Nous reprenons le parcours de la veille mais le passage sur la plage est bien plus difficile : il y a un vent de face particulièrement fort.  Le ravitaillement en eau au 34ème kilomètre est le bienvenu, ma poche à eau était vide et je commençais à me déshydrater. J’engloutis presque 1,5 l d’eau. Au 40ème kilomètre, au niveau de la D940, nous continuons vers le Sud au lieu de revenir à travers champs vers Wissant comme sur le 24 km. Nous enchainons alors 2 plages, celle d’Audresselles :

et celle d’Ambleteuse avec, au passage, le Fort Vauban. En traversant la Slack à côté du Fort, nous avons de l’eau au niveau du genou.

Nouveau contrôle à l’extrémité Sud du parcours avant d’entamer la remontée vers Wissant en traversant tout d’abord la zone protégée des Dunes de la Slack. Aucun fléchage, mais ce n’est pas nécessaire, il y a un seul sentier, parfois sur des passerelles en bois, qui serpente dans les dunes et au milieu des pins :

Faites la randonnée à l’occasion, cela en vaut la peine.

A partir de là, la remontée sur Wissant s’effectue sur des sentiers moins intéressants et réemprunte le parcours du 24 km fait la veille. Nous nous arrêtons à peine au ravitaillement des 51 km dans une salle des sports et nous remontons les concurrents du 42 km partis 1h30 plus tard que nous. Nous finissons en 7h30 (au lieu des 8h15 prévus), sans trop de fatigue comme le remarque notamment deux charmantes dames à l’arrivée. Le lendemain, j’étais déjà prêt à recourir.

L’organisation

L’organisation était un peu chaotique pour retirer les dossards : une heure d’attente, dont une demi-heure passée devant un garde de sécurité à qui il ne serait pas venu à l’idée de nous informer que nous attentions au mauvais endroit. Le village de départ n’était accessible que par une seule entrée avec fouille des sacs. C’était tellement bien protégé que ça nous a dissuadé de le visiter. 🙂

Autre petit défaut : il y a un petit peu trop de courses différentes. Le départ groupé du Samedi est spectaculaire (type Enduro du Touquet) mais crée des embouteillages en bout de plage. Dommage pour ceux qui voudraient faire un bon temps.

En dehors de ces deux petits défauts, le parcours est magnifique, un vrai trail alternant plages de sable et de galets, chemins et seulement quelques rares portions goudronnées, le tout avec des points de vue splendides. Sur le parcours, aucun problème de fléchage. Il faut dire que nous n’avons jamais été seuls. Les ravitaillements étaient corrects (on n’y a presque pas touché). En récompense, nous avons eu deux médailles (une pour le 24 et une pour le 86) et un tee-shirt technique Décathlon qui semble de bonne qualité (je l’ai essayé le week-end suivant).

Le conseil du jour

Si vous cherchez à manger sur Wissant, évitez la paella du restaurant le Vivier, en face de l’église : 35 Euros pour une assiette creuse remplie d’une paella insipide baignant dans l’eau, accompagnée de trois cubes de poisson probablement congelé (il faut dire que nous sommes tout de même à 25 km du premier port de pêche français), une langoustine, 2 crevettes, une coque de 1 cm et 2 tranches de chorizo (pour les plus veinards), j’appelle ça de l’arnaque à trailers. Ne comptez pas sur les desserts pour vous rattraper, insipides eux aussi.

Visiblement, je ne suis pas le seul à « apprécier » la cuisine locale. Dommage, l’hôtel et son annexe sont corrects (nous y avons couché) et la patronne et le personnel sympa.

Cela vaut-il les 4 points ITRA ?

Clairement, non. Faire 24 km le premier jour et ensuite 62 km le lendemain après une bonne nuit de repos n’a rien à voir en terme d’effort avec courir 86 km d’une traite. En plus réemprunter une partie des sentiers du 24 km le lendemain ajoute un confort psychologique. Il y a vraiment un problème sur le calcul des points ITRA.

Conclusion

Dans mon précédent article, j’annonçais :

  • 2h30 pour le 24 km que j’ai en fait couru en 2h18 (2h27 pour mon frère),
  • 8h15 pour le 62 km que nous avons couru ensemble en 7h30.

Nous finissons au milieu du classement, la vie est belle. Comment expliquer cette belle (pour nous) performance ? Tout d’abord un parcours beaucoup plus facile que je ne le pensais et un frère en bien meilleure forme que prévu. En plus notre compatriote Thierry Breuil a remporté son 6ème TCO. Vive la Corrèze !

Si vous voulez récupérer 4 points ITRA faciles dans le Nord, venez  courir le Challenge 86km. Si vous voulez faire un chouette trail long, venir courir le 62 ou le 42 km. Si vous voulez courir un trail court sympa, venir courir le 24 ou le 31 km.

C’est en tout cas le plus beau trail que j’ai couru à ce jour et la région vaut la peine pour les accompagnants. Ma femme et mon fils ont profité du dimanche pour faire une balade de 17km en bord de mer et sur les falaises, ils étaient ravis.

Je vais maintenant prendre un peu de repos, plus psychologique que physique. Mon prochain objectif est le Trail de la Forêt de Soignes où je suis inscrit sur deux distances :

  • le 28 km à 10h que je courrai en mode cool,
  • le 6 km que je courrais à 15h15 avec ma femme et mon fils. Leur premier trail !

Ensuite une semaine de vacances en Corrèze où j’espère accumuler du dénivelé et explorer une journée durant les sentiers de l’UTPMA que je vise en Juin 2018.

 

 

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