Après avoir dû renoncer successivement à 3 courses (Trail de la Mazerine, Crêtes de Spa et Course des Flandres), j’ai mis fin à la malédiction et ai participé à la 2ème édition du Spartacus Run. J’avais couru la première édition l’année dernière et m’étais bien amusé, j’ai donc décidé de m’inscrire à nouveau cette année et de considérer la course comme une séance d’entrainement fractionné.
Mon frère, sans doute inquiété par l’amélioration soudaine de mes performances, a préféré partir 2 semaines en France pour s’entrainer en prévision du Grand Trail des Lacs et Châteaux. Quant à mon épouse, elle a dû renoncer au dernier moment.
Le Spartacus Run est un parcours du combattant de 10 km (combattant de salon, n’exagérons tout de même pas). Pour paraphraser Coluche, « Dieu a dit : il y aura des jeunes et il y aura des vieux, il y aura des grands et il y aura des petits, il y aura des gros et il y aura des maigres, et tous seront égaux au départ du Spartacus Run ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront vieux, petits et gros et pour eux, ce sera très dur ! »
C’est l’esprit de la course : toutes les générations, tous les niveaux sportifs (de la petite grosse qui peine à entrer dans son collant aux parachutistes de l’armée belge) sont ensemble au départ dans une ambiance festive. La course a lieu cette année entre Bruxelles et Anvers, plus précisément à Boom. A noter que toutes les photos qui suivent ont été prises par mon fils Nicolas. La naissance d’une vocation ? Il n’a malheureusement pas pu prendre beaucoup d’obstacles en photo. J’ai donc fait des liens vers les photos officielles.
A l’arrivée à Boom, les parking réservés sont clairement indiqués, des charmantes hôtesses Coca Cola vous offrent une mini-cannette de Coca Zéro (idéale pour se sentir ballonné pendant la course). Reste à marcher environ 20 mn pour rejoindre la ligne de départ et récupérer le dossard.
Ami francophone, tu comprends à cet instant que tu n’es plus en Belgique mais en Flandre : pas un mot de français, uniquement flamand ou anglais. Pas grave, tout est clair et bien organisé. Par contre la sono est assourdissante et, après avoir récupéré dossard et tee-shirt, nous (femme, enfant et belle-mère) nous éloignons sur les hauteurs pour aller contempler de près quelques obstacles. Les lignes de départ et d’arrivée se situent dans une cuvette et la course se déroule dans la cuvette et sur les crêtes qui l’entourent.
Le départ est très bien organisé, par paquets de 250 coureurs échelonnés toutes les 3 minutes. Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Voici le parcours :
On commence par une montée abrupte pour rejoindre la crête. Inutile de partir comme un fou, le chronomètre démarre au sommet de la côte, je m’en aperçois en arrivant en haut alors que je crache déjà mes poumons 🙂 Ensuite, une petite course sur terrain plat dans la forêt pour reprendre son souffle avant de rejoindre :
Obstacle 1 – Turn and Run
Pas de photos pour cet obstacle constitué de rondins de bois qu’il faut enjamber. Les coureurs de mon groupe sont à fond, le coeur bat la chamade… La course continue dans la forêt, je remonte plusieur(e)s concurrent(e)s, rejoins les retardataires du groupe précédent. Soudain, ça bouchonne à cause d’une descente boueuse d’une dizaine de mètres. J’enchaine sur un parcours vallonné en forêt avant d’arriver à
Le Spartacus commence, il faut se jeter dans l’eau glaciale et avancer sur un filet tendu sous la surface. Rien de bien difficile mais ça refroidit. En sortie, grosse flaque de boue puis course en forêt avant de rejoindre
Obstacle 3 – El Capitan
Là je rigole, le véritable El Capitan est au Yosemite Park et ressemble à ça :
Le notre ressemble plutôt à un gros table de sable d’une dizaine de mètres de haut. La principale difficulté : les concurrents à bout de souffle qui bouchonnent. Passé l’obstacle, la course continue sur terrain plat avant d’arriver à :
Là, premier traumatisme issu de mon enfance : j’ai un cul qui ne glisse pas sur les toboggans ! Mon fils semble avoir hérité du même handicap. Me voici donc contraint de courir au lieu de glisser 🙁 En sortie de toboggan, un vrai casse-patte : 2 montées / descentes à flanc de crête
Obstacle 5 – High Voltage
Des fils électriques pendouillent et vous donnent une légère mais désagréable décharge électrique au contact. Mais mon enfance auvergnate passée à enjamber les clôtures à vaches m’a endurci et je résiste à la douleur. Le parcours est ensuite totalement plat, un petit ravitaillement en eau et nous voici au pied de :
Obstacle 6 – Vertical Limit
Il s’agit d’escaler un mur qui doit faire 3 m de haut en s’appuyant sur des poutres très glissantes. Heureusement, les gladiateurs sont solidaires et s’aident mutuellement à franchir l’obstacle. Moi, c’est un flamand de 2 m / 120 kg qui m’a propulsé violemment au sommet du mur. Pas le temps de s’en faire un ami, je relance en sortie et la course continue sur terrain plat.
est … malgré les apparences … sans intérêt. Aucune chance de se perdre, les concurrents se suivent et n’ont donc aucune hésitation sur le chemin. Aucun intérêt non plus pour
Obstacle 8 – Ramshackle Crossing
qui est un simple pont flottant, un peu glissant. On arrive ensuite à
où deux écoles s’affrontent : l’école du « je mets mes pieds dans les trous des pneus » et l’école du « je marche sur le bord des pneus ».
Je choisis la seconde école et passe l’obstacle sans problème. On doit ensuite monter une centaine de marches (argh dans les mollets !), courir sur du plat puis en forêt (gare à la boue) avant de retrouver un obstacle un peu plus sympa :
où il s’agit de ramper sur une vingtaine de mètres. Heureusement les longues heures passées à regarder Koh Lanta m’ont appris la méthode : sur le dos, en se tirant par les bras. Très efficace même si j’arrache un peu le dos. Je repars à fond jusqu’à :
Sur cet obstacle, second traumatisme issu de mon enfance : je nage comme une enclume et panique très facilement dès que je n’ai pas pied. Résultat : eau froide + pas pied => panique et un plongeur (très sympathique) a dû m’aider à sortir de l’eau. Passé ce petit moment de honte, je repars à fond, le rouge au visage, dans un parcours type trail en forêt.
Obstacle 12 – Bush Runner
Les pentes sont devenues des patinoires suite au passage des concurrents précédents, de grosse flaques de boue, ça bouchonne mais pas de difficultés particulières.
Rien de bien difficile, les concurrents se suivent les uns derrière les autres et tiennent les cordes. Une légère montée et nous voici arrivé face à :
Une horde de footballeurs américains
nous attend avec un seul objectif : nous empêcher de passer.
Pour vous donner une idée des bestiaux auxquels vous êtes confrontés, en voici un exemplaire avec mon fils à côté :
Je retrouve mes réflexes de rugbyman : un crochet à gauche pour éviter le premier, un raffut pour éliminer le deuxième, un débordement sur l’aile. Las, je n’échappe pas au troisième qui, voulant venger ses deux collègues et sauver l’honneur de son équipe, me fait un monumental tampon qui m’envoie voler 2 mètres plus loin. Pas grave, un gladiateur se relève toujours et je repars à fond. Descente, un parcours dans le sable
puis montée vers l’obstacle emblématique du Spartacus Run :
Contrairement à l’année dernière, ça ne bouchonne pas au pied, je passe sans encombre. Attention à ne pas se coincer les doigts sous le filet, ça fait mal ! Ca sent l’écurie, une descente abrupte avant l’arrivée. Je me concentre pour ne pas bêtement me tordre une cheville.
Obstacle 16 – You’re fucked
Deux containers à escalader :
Un dernier ramping sous les barbelés (pour ne pas oublier que c’est un parcours du combattant) :
suivi d’un container rempli d’eau (froide bien sur) pour enlever la boue et être présentable sur la photo finish. Enfin, quelques flammes pour se rechauffer :
avant la récompense : une médaille, une boisson énergisante (devinez la marque si vous êtes observateurs :-)), une bouteille d’eau et une gaufre (on est en Belgique tout de même).
La photo avec Junior qui est fier de son père. Quant à mon épouse (encore étonnée que j’ai survécu), elle me fait la promesse de participer à la prochaine édition.
CONCLUSION
J’ai couru les 10 km en moins de 57 mn, j’ai terminé dans les 1.000 premiers sur 4.700 participants (25 premiers de ma catégorie d’âge), je me suis bien amusé et j’ai très agréablement remplacé une séance de fractionné. Le parcours était plus difficile que l’année précédente, on aurait pu se croire dans un trail par moment. La bonne manière de courir est d’aller à fond entre les obstacles, sans s’économiser. Comme cela bouchonne à chaque obstacle, vous avez le temps de reprendre votre souffle.
Côté matériel, mes Mizuno Trail sont top : dynamiques, bonne accroche, bonne tenue du pied. Quant à ma Nike GPS, je la déteste de plus en plus : l’écran est trop sensible et j’enregistre un temps intermédiaire à chaque choc avec un concurrent (8 temps intermédiaires enregistrés pendant le ramping !), le GPS a (cette fois-ci) mal fonctionné. Le parcours est correctement cartographié :
mais la distance mesurée n’est que de 7,5 km. J’ai remesuré (grossièrement) avec Google Maps, le parcours fait bien 10 km. Le lendemain matin, j’ai cru que la montre ne fonctionnait plus : je l’ai trouvée éteinte alors que je l’avais complètement chargée la veille. Elle semble refonctionner à nouveau mais j’ai peur qu’elle n’ait pas supporté l’eau froide. Cela me démange de passer à un autre modèle.
Voilà, j’espère vous avoir convaincu de vous inscrire à la prochaine édition. Prochain objectif le le 10 km d’Uccle le 5 mai. J’ai fait 50 mn l’année dernière, je vise 45 mn mais ce sera dur, j’ai encore des douleurs post-Spartacus, surtout aux bras.