Grand Trail du Sancy – 8 Septembre 2013

Comme j’avais déjà expliqué dans le compte-rendu du Trail des Chataigniers, mon 2ème grand objectif de la saison 2013 devait être l’Ecotrail de Bruxelles (version 80km).

Qu’est-ce qui m’a finalement fait changer d’avis pour choisir le Grand Trail du Sancy ?

Début Août, pour les congés d’été, je passe quelques jours dans le massif du Sancy. Quand mon frère apprend mon séjour dans le Sancy, il me dit : « Quoi ?! Tu fais le trail ? »

« Quel trail ?? Il existe un trail ? » Je ne connaissais pas son existence. Toujours est-il qu’une fois sur place, je me dis que ce serait dommage de ne pas tenter la montée du Sancy. Je connais déjà ce Puy: plusieurs fois déjà, j’avais randonné dans le coin.

Je planifie donc cette sortie pour la première journée. Le départ se fait de la vallée de Chaudefour. 700 m de dénivelé sur 7 km ! Je pars en début d’après-midi, il fait chaud. Je fais l’aller-retour en 2h15 (pauses comprises). La montée est rude, l’altitude fait son (mauvais) effet. Comment je finis ? Cramé ! Pas très rassurant sur mes capacités.

En rentrant du séjour, je fais des recherches sur ce fameux trail… et là je tombe sur le site du Trail du Sancy du 8 Septembre… Quelques jours de réflexion… En suis-je capable ? Quelle version ? La 34 ou la 60 ? La 34, c’est faire beaucoup de route pour quelques heures de course… La 60 c’est 3.350 mètres de dénivelé… Il ne reste plus beaucoup de places disponibles, il faut vite se décider…

Sur un coup de tête… Allez ! Soyons fou ! Et tant pis si je dois le faire sans mon métronome (le frangin) !

  • 3 semaines plus tard … samedi 7 Septembre

Voilà ce qui m’attend pour le lendemain :

Grand Trail du Sancy

Les courses du Sancy se déroulent sur 2 jours :

  • Samedi : épreuve féminine 12,5 km, 500 m D+
  • Dimanche : 18 km, 34 km et le 60 km

Je prévois d’aller assister au départ de l’épreuve du samedi pour me mettre dans l’ambiance. La matinée a été plutôt sèche. Des averses sont annoncées durant la course. Dès le départ, des trombes d’eau s’abattent sur les malheureuses. Elles feront la totalité de la course sous la pluie. Ce devait être une journée plutôt calme. La journée du dimanche étant prévue pluvieuse… là je commence à stresser !!

Etant tout de même quelqu’un de prévoyant, j’avais pris une veste Gore-Tex (sans capuche), je me sens d’un coup trop light… il pleut énormément. Je file dans un magasin de sport de Mont-Dore m’acheter une veste isolante à capuche.

La veille d’une course, c’est le moment du check-up : forme, motivation, équipement (merde !! j’ai perdu ma ceinture cardio)…

  • Forme : OK
  • Motivation : OK
  • Equipement : OK (je ferai sans le cardio)
  • Dimanche 8 Septembre

Lever 4h30, il fait nuit, il ne fait pas froid et il ne pleut pas. Un bon petit dej’ et je rejoins la ligne de départ. Le départ est prévu pour 6h.

Tous ceux qui ont déjà participé à une course comprendront : tout le monde se regarde. On sent quand même une certaine tension. J’adore cette ambiance !! Je suis à bloc et serein.

Beaucoup sont habillés comme moi. Bon ok, j’en croise 1 ou 2 en cuissard court, tee-shirt, une ceinture bidon, bon eux apparemment ne sont pas là pour rigoler !! Je viens de croiser le futur vainqueur Sylvain COURT et le réputé Thomas LORBLANCHET. Ils boucleront l’épreuve en moins de 6h !

  • Ma stratégie de course

J’ai découpé le parcours en 2 parties :

  • Kilomètres 1 à 30 (jusqu’au ravito 2 : Prends-toi garde) : assez facile.
  • Kilomètres 30 à 60 : difficile.

Je prévois de faire la première partie prudemment vu ce qui m’attend dans la seconde partie. Je dois tout de même faire attention au temps d’élimination, je ne dois pas m’endormir en partant trop lentement. Je décide donc de courir aussi vite que je peux dans les montées pas trop dures et je finirai comme je peux.

  • Récit de la course

Les premiers kilomètres se font par un défilé dans la ville, beaucoup de coureurs me doublent. Mais le chemin est encore long et je ne m’affole pas. Quand on aborde la forêt et les premières rampes, c’est le moment d’allumer la frontale, beaucoup de ceux qui m’ont doublé sur le début commencent déjà à marcher… j’en double, j’en double, moi je continue à courir sans forcer, courir reste toujours plus rapide que marcher. Je ne les reverrai jamais.

Vers 7h15, le soleil commence à pointer son nez, on arrive sur un plateau, il reste beaucoup de brouillard. C’est humide, beaucoup de trous, il faut faire attention à ne pas se tordre la cheville.

Une descente rapide et commencent les enchainements de petits raidards, descentes, remontées… puis j’arrive au ravito 1 (km 19). Je m’arrête quelques minutes pour manger (biscuits, fruits secs, boissons, le grand classique de ce genre de course). J’enlève ma gore tex, je m’habille plus léger, c’est parti pour la montée sur le Puy Gros. Quelques randonneurs nous encouragent… Pourquoi ils nous encouragent ? Bizarre ! Je comprends vite. Ça monte fort. Toute la partie en forêt est très pentue, le cœur bat la chamade, les mètres de dénivelés défilent (c’est rassurant, c’est toujours ça de pris !). Toujours un peu de brouillard, le ciel est bien bouché. La descente est rapide jusqu’au ravito 2. Je fais une bonne pause pour manger, m’hydrater, m’étirer. Je suis à mi-parcours.

C’est parti pour la montée sur la Croix de Saint-Morand. Un passage devant une superbe cascade (cascade de Queureuilh), un concurrent lance à son ami cette réflexion amusante : « elle est jolie et on ne prend même pas le temps de s’arrêter ! ». La montée se fait « piano », au même rythme que les autres concurrents. Ils ont l’air affutés, ont l’air de connaitre la montée, je me cale dans leur foulée. Bon an, mal an, on sort de la forêt, on passe à côté de quelques vaches circonspectes ! (c’est qui ces tarés !), et j’arrive au col de la croix Saint-Morand. Tiens, quelques gouttes…

Je m’arrête au ravito 3, je suis au kilomètre 35. Je me ravitaille copieusement, je regarde dehors, ça commence à bien pleuvoir… je repasse la Gore-Tex. Le prochain ravito est maintenant le col de la Croix-Saint-Robert via le Puy de l’Angle. Ca pleut de plus en plus, les chemins commencent à être gorgés d’eau, ça patine, ça glisse. Je passerai sur la bonne dizaine de gamelles que je me prends, je ne me fais pas mal, ça me ferait presque marrer et j’arrive déjà au col. Les jambes répondent bien. Je suis largement dans les temps. J’irai jusqu’au bout.

Je retrouve mes parents qui ont bravé le froid et la pluie pour me faire un coucou ! Ça fait un bien fou au moral 🙂 Je me restaure. J’écoute les recommandations de gendarmes de haute montagne, la descente sur la vallée sur Chaudefour est très dangereuse… Ok, merci de l’info mais avant il me reste 2 cols à passer, chaque chose en son temps ! Click-clack Kodak, je prends la pause devant le photographe. Et c’est reparti pour les grimpettes. Pas de grands souvenirs, tout se fait dans le brouillard, les yeux fixés sur mes pieds !

Il pleut de plus en plus, me voici dans la grande descente sur la vallée de Chaudefour. Une vraie patinoire, je reste très prudent. J’arrive dans la vallée. Reste maintenant le gros morceau, le redouté Mont Sancy. Je ne doute pas de moi, mais je me rappelle tout de même de mon expérience 1 mois plus tôt… J’en suis à déjà 8 heures de course, je n’ai pas vu passer le temps, je suis dans ma bulle.

Au fil des kilomètres un groupe de niveau se crée, nous sommes une dizaine à grimper ensemble. Je regarde mes pieds, on ne voit pas à plus de 10 mètres… Col de la Cabanne, dernier ravito d’urgence, je prends un peu de coca. J’entame la montée sommitale du Puy de Sancy 1885 mètres. J’arrive au sommet, pas le temps de faire le touriste… Ben ils sont où les touristes ? Pas un chat dans le coin ! Et c’est parti pour la grande descente. Prudence et c’est dans le poche !! De gros cailloux, de la boue, des trous me ralentissent, c’est énervant de ne pas pouvoir lâcher les chevaux.

Bientôt j’aperçois la station de téléphérique, il me reste environ 4 kilomètres, je suis déchainé, euphorique, je double beaucoup de concurrents sur ces derniers kilomètres.

J’arrive finalement à l’arrivée en 10h18. Je suis satisfait et heureux. Je suis classé 180 sur 275 classés (le dernier en 12 heures). Il faut également compter une cinquantaine d’abandons ou de mises hors course.

  • Bilan

Je doutais beaucoup sur mes capacités de finir cette course. Je suis pleinement satisfait, non seulement d’y être arrivé, mais de finir dans un bon temps et surtout d’être encore frais à l’arrivée.

Le regret, bien évidemment, est ce mauvais temps. La région est superbe, je n’ai pas pu profiter des paysages.  Etant bien équipé, la pluie ne m’a finalement pas tant handicapée que cela. Seuls les chemins boueux m’ont réellement ralenti. Je pense que sous un climat plus clément, j’aurais pu gagner une vingtaine minutes.

  • Organisation

Course de haut standing. Très professionnel. Le fait de croiser régulièrement des guides de hautes montagnes, on se sent bien encadrés, c’est très rassurant.

Voici la trace GPS de la course (pas de doute, les 2 points UTMB y sont bien !) :

  • Préparation

J’avais de super jambes, j’ai bien géré mon effort et mon alimentation même si encore une fois j’ai emmené trop de nourriture (on fait encore trop souvent l’erreur).

Un monde me sépare des 100 premiers, j’ai encore des progrès à faire : il faut que j’arrive à courir plus souvent dans les montées.

Prochain rendez-vous, Marathon de Bruxelles pour le 6 Octobre.

Pour 2014, Trail Puy Marie ? Elle est quand même belle l’Auvergne…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce contenu a été publié dans Courses, Journal. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *