Objectif atteint : j’ai terminé le Radicassant et ai rejoint à l’occasion la confrérie des « 100 Bornards ». Je récupère 5 points ITRA qui, ajoutés aux 4 points de l’Ecotrail de Bruxelles précédemment acquis, me permettent de participer au tirage au sort de la CCC 2018. Je suis donc serein jusqu’à la fin d’année. Seul regret : mon frère n’a pas pris le départ, il était blessé (périostite) et 114 km tout seul, c’était un peu long.
Le parcours
Pour résumer : le Radicassant est cassant 🙂 Jusqu’à la fin du parcours, les organisateurs ne nous ont épargné aucune côte. Et pas des petites côtes de rigolo : de vraies pistes noires de ski.
La course débute juste avant le lever du soleil, en mode UTMB avec la musique de Vangelis (moins soûlante et plus motivante que le Boléro de Ravel du départ des 20 km de Bruxelles) et fumigènes. Les organisateurs devraient se faire sponsoriser par Orangina : au bout de 600m on commence déjà à monter et 400m plus loin, ils secouent la pulpe du peloton en nous faisant enchainer 4 côtes (et 4 descentes du même acabit) représentant un dénivelé de 360 m en 6,5 km (plus de 10% de moyenne, la première étant à plus de 15%). Pas de temps d’adaptation, on est directement dans le bain et le peloton est bien étiré dès le départ. Le reste du parcours est à l’avenant : passages plutôt roulants avec de grandes descentes ou (faux-)plats sur les plateaux interrompus par des séries de montées et descentes abruptes, jusqu’à la fin. Comble du vice : un mur d’une centaine de mètres aux alentours du 94ème kilomètre que les organisateurs nous laissent escalader juste pour le plaisir de nous voir le redescendre aussitôt (dernière photo ci-dessous).
Le bivouac à mi-parcours dans un gymnase permettait de bien se restaurer (des pâtes !!!) et de se changer (et même de prendre un douche et se faire masser, ce dont je n’ai pas profité). Repartir avec des chaussettes propres remonte le moral. 🙂
Beaucoup de sentiers agréables en forêt, un petit passage le long de la Seine, peu de goudron : un vrai trail. Je joins quelques photos en fin d’article. Vue leur qualité, je pense que je laisserai mon appareil à la maison la prochaine fois ou que je vais (enfin) m’acheter un smartphone.
Voici la trace GPX de la course. Comme j’avais réglé ma montre sur la précision GPS minimale pour économiser la batterie, elle n’a pas pu saisir toutes les subtilités du parcours. La distance est sous-estimée de 6km et le dénivelé fantaisiste. Au moins, je peux prouver que je n’ai pas triché 🙂
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La course
Je termine 86ème en 16h48’36 (47ème de ma catégorie d’âge). A mi-course, j’étais exactement 100ème d’après les informations des bénévoles. Je suis bien évidemment super satisfait du résultat puisque je visais 18h à +/- 1h30. Pour information, voici le tableau de marche que je m’étais fixé et la réalité de ma course :
Mes prévisions étaient plutôt bonnes, un peu par chance je l’avoue. Malgré les apparences, j’ai été assez régulier sur le parcours à deux exceptions :
- j’ai fait une longue pause (au moins 20 mn) au bivouac pour bien manger et me changer;
- j’ai terminé les 5 derniers kilomètres en marchant. Il faisait nuit, j’étais seul sur des sentiers et je ne voulais me tordre bêtement une cheville. A quelques centaines de mètres de l’arrivée, j’ai été dépassé par 3 coureurs dévalant le sentier à toute vitesse. Je n’ai compris qu’à l’arrivée que c’étaient les concurrents du trail de nuit de 16 km. Petits joueurs 🙂
Pour relativiser ma performance, il faut savoir le vainqueur est arrivé au moment où j’étais au ravitaillement des 80 km. Il m’a donc mis 34 km dans la vue sur un parcours de 114 km. Un autre monde…
Côté physique, aucun pépin en dehors d’une douleur sous les pieds (la faute à mes chaussures). Pas une seule ampoule ou ongle noir après la course. Je ne connais pas la raison de ce miracle : le tannage, le talc, le laçage … ou les trois. Par contre, j’avais les cuisses dures dès la mi-parcours, chaque redémarrage était de plus en plus difficile mais j’ai réussi à trottiner presque jusqu’au bout. 2 jours après, je m’accroche toujours à la rampe pour descendre les escaliers mais, physiquement, je me remets plus facilement de cette course que de l’Ecotrail de Bruxelles. De mon point de vue, la météo était parfaite pour la course : ciel la plupart du temps couvert mais pas de pluie, température aux alentours de 10°C (seulement 3°C au départ). Le vent sur les plateaux était frais et, heureusement, je n’ai pas terminé trop tard dans la nuit. Je plains les coureurs qui sont arrivés après moi.
Côté moral, des hauts et des bas, comme prévu. Le plus difficile a été de repartir du ravitaillement des 80km situé au pied d’un panneau indiquant Lillebonne (départ/arrivée de la course) à 2,5 km. Quand je vous dis que les organisateurs sont vicieux ! Il fallait avoir des ressources morales pour redémarrer. D’ailleurs 2 personnes ont abandonné sous mes yeux (officiellement pour des douleurs au genou). La tentation était grande mais un petit coup de pied au cul (moral, je n’étais plus assez souple pour me botter le derrière tout seul) et j’étais reparti. J’ai couru la distance presque toujours tout seul, en dehors de 2/3 petits papotages sur la route avec d’autres concurrents. C’était long mais cela m’a permis de préparer un de mes prochains articles qui portera sur l’injustice du mode de calcul des points ITRA. Quand je vois qu’un Radicassant ne rapporte qu’un point de plus que l’Ecotrail de Bruxelles, je me dis qu’il y a un problème…
Le matériel
Je suis parti beaucoup trop chargé :
- ma pharmacie ambulante s’est révélée totalement inutile;
- le rapport poids / qualité des photos de mon appareil n’est pas raisonnable, je ne le prendrai plus avec moi à l’avenir;
- la batterie additionnelle ne m’a pas servi, j’ai terminé la course avec la montre à 70% de batterie, à ma grande surprise !
J’avais installé une application sur la montre calculant mon avance/retard par rapport à mon plan de marche. Mais comme le kilométrage était erroné, la montre me fournissait de mauvaises informations. Du coup, j’ai passé pas mal de temps à faire des calculs de tête, ce qui a eu l’avantage de me changer les idées, comme le recommande Jeff.
Côté alimentation, pâtes de fruits et tablettes Isostar m’ont permis de survivre entre 2 ravitaillements mais, vue leur qualité, j’aurais probablement pu tenir sans.
Mes Mizuno Kazan 2 sont mortes. Leur amorti a quasi disparu et j’avais mal sous la plante des pieds. De toutes façons, la semelle est trop souple pour un trail rocailleux. Je suis donc à la recherche d’un nouveau modèle plus confortable. Rien ne me tente chez Mizuno, je vais aller voir ailleurs (Saucony ? Brooks ?).
L’organisation
Le balisage était parfait de bout en bout. Je ne me suis perdu qu’une seule fois (de 100m maximum), mais par ma propre bêtise : emporté dans une descente roulante et suivant sans réfléchir un groupe de coureurs, j’ai manqué un virage à gauche. Heureusement les coureurs qui nous suivaient nous ont sifflé et tout est rentré rapidement dans l’ordre.
Les ravitaillements étaient situés tous les 20 km (bon pour le moral) et avec tout le nécessaire : boissons (eau et coca), fruits frais (orange, bananes) et fruits secs (dattes, abricots), biscuits salés, saucisson, cake, sandwiches jambon ou pâté, soupe et pâtes (uniquement au bivouac de mi-course). Quantité, qualité, gentillesse des personnes : rien à redire.
Des bénévoles étaient placés aux endroits stratégiques du parcours, nous encourageant et nous informant sur la distance au prochain ravitaillement. Sympathiques … et courageux de rester pendant des heures au milieu de la forêt, pendant la nuit, à attendre les coureurs retardataires alors que la température était très fraiche. Merci à eux.
Le seul micro-reproche que je pourrai faire concerne l’exigüité du vestiaire et de la salle de repas du bivouac de mi-course.
Mais je fais ce reproche uniquement pour ne pas être accusé de collusion avec l’organisation 🙂 Je présente au passage mes excuses au speaker qui a essayé de m’arracher quelques mots à l’arrivée : j’étais en mode zombie et je cherchais des yeux ma famille. Pas le meilleur moment pour m’interviewer…
Conclusion
Un bien beau trail, exigeant, avec de superbes paysages et une organisation au top. Je recommande vivement cette course, mais ne la prenez pas à la légère. Pas sûr que je la retente un jour, je préfère essayer d’autres parcours pour voyager un peu plus. Les 5 points ITRA ne sont pas volés (contrairement à d’autres courses…). En presque exactement 6 ans, je suis passé d’un 20 km de Bruxelles couru péniblement en 2h15 (8,87 de moyenne) à une course de 114 km courue en 16h50 (2 km/h moins vite). Pas mal pour un vieux de presque 50 ans 😉
Je vais maintenant couper totalement une semaine et reprendre l’entrainement le Lundi 8 Mai. Je suis inscrit aux 20 km de Bruxelles mais je déciderai au dernier moment si je le cours ou non. Si je ne suis pas en état de faire un bon temps (moins de 1h40), je pense que je passerai mon tour pour cette année.
Mon prochain « vrai » objectif est le Trail de la Côte d’Opale début septembre. Je me suis inscrit au « Challenge 86 km » : 24 km le Samedi et 62 km le Dimanche, ce qui rapporte 4 points ITRA. Toujours ça de pris pour une inscription à la CCC 2019 si je perds encore au tirage au sort cette année… Mon frère devrait courir avec moi (croisons les doigts). Il a maintenant la pression puisqu’il lui reste 4 points ITRA à glaner d’ici la fin d’année pour m’accompagner le cas échéant sur la CCC.
Côté entrainement, je vais continuer à m’entrainer 4/5 fois par semaine mais en insistant sur le dénivelé. Ce qui m’a mis en difficulté sur le Radicassant, ce n’est pas tant la distance mais la succession des côtes et des descentes abruptes. Donc moins de kilomètres mais plus pentus 🙂
PS pour l’organisation : je ne suis pas Belge même si j’habite en Belgique !
Addenddum du 13 mai
Deux petites anecdotes supplémentaires qui – à mon sens – en disent long sur l’organisation :
- lors de l’inscription, j’avais payé par erreur en plus le repas de fin de course alors qu’il était inclus dans le prix du 114 km. Je l’avais passé par pertes et profits. Lorsque je suis allé chercher mon dossard la veille de la course, l’organisation m’a rendu spontanément les 8 euros que j’avais payé en trop
- à l’arrivée, je n’ai pas vu les polo « finishers ». Suite à un commentaire sur l’article, j’ai pris contact avec l’organisation qui m’a envoyé à ses frais le polo à mon domicile.
Vous en connaissez beaucoup des comme ça ? 🙂
j’ai fais aussi cette course, un polo finisher était à récupérer après la course .
J’étais vraiment dans le potage à l’arrivée… Je corrige l’article. Merci et bravo pour la course