Crêtes de Spa – 27 mars 2022

Dimanche dernier j’ai bouclé le premier volet de mon triptyque de folie où j’ai prévu enchaîner 3 courses en 1 mois :

Je visais une bonne performance, à savoir un meilleur classement que mon record de 2018 (98ème). J’ai atteint mon objectif puisque je finis à la 72ème place (7ème de ma catégorie d’âge), sans trop forcer. Même si selon l’algorithme Betrail ma performance de 2022 est légèrement en dessous de celle de 2018 (53 contre 54,34), je suis très satisfait de ma course. Seule ombre au tableau, je suis revenu de Spa avec une bonne crève (que je pense avoir attrapée le dimanche soir en allant au restaurant, les soirées sont fraîches à Spa) et je n’ai pas couru depuis. Ce samedi je commence à peine à me sentir mieux, j’espère courir dimanche et avoir le temps de me requinquer d’ici samedi prochain 6h00. Pas optimal tout de même, croisons les doigts.

Le parcours

Voici ma trace GPX (avec un arrêt accidentel de ma montre en sortant les bâtons de mon sac en début de course) :

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Au total le parcours est vendu pour 59 km / 1.949 m D+ mais fait en réalité entre 300 à 400 m D+ de moins. Je sais que la mesure de D+ n’est pas une science exacte mais quand même…

Le parcours était tout nouveau cette année et je l’ai trouvé très décevant.

Commençons par le départ le plus stupide qu’il m’ait été donné de voir depuis que je cours en trail. En principe, les organisateurs essayent d’étirer le peloton pour éviter de créer des embouteillages à la première difficulté. La veille, en allant retirer mon dossard, j’avais déjà quelques doutes sur le départ : une descente goudronnée suivie de la traversée d’une route avant de s’engager par une rampe très pentue sur une monotrace. Tout ceci laissait présager des embouteillages :

La nuit n’a pas porté conseil aux organisateurs puisqu’ils ont opté pour un départ encore plus stupide :

en faisant descendre les coureurs à travers champs (y compris enjamber des troncs d’arbre), traverser un petit pont en file indienne (en haut de la cascade sur la photo) puis le petit ruisseau (au bas de la cascade) pour retrouver au final le chemin prévu.

Résultat : un bouchon encore plus énorme que prévu (10 mn de perdues) et des coureurs qui shuntent la difficulté, plus par énervement que par volonté de tricher.

Les 28 premiers kilomètres (sur 59) sont vallonnés, mais sans grandes difficultés comme on peut le voir sur le profil du parcours :

Du 15ème au 30ème kilomètre environ le parcours est commun (et embouteillé) avec le 32 km. C’est un peu déstabilisant d’être entouré de coureurs du 32 km en se demandant si on n’a pas oublié un embranchement. Comme j’avais des doutes, j’ai démarré le suivi du parcours sur ma montre, ce qui m’a permis de « récupérer » quelques coureurs qui avaient manqué un embranchement mal indiqué, notamment quand le 32 et le 59 km se séparent à nouveau,  uniquement signalé par un panneau posé au sol qu’il est facile de manquer, surtout si on est dans un groupe. Sans ma montre je les aurais probablement bêtement suivis.

Entre le 33ème et le 40ème kilomètre, 7 km de faux plat en haut des crêtes, sur un chemin quasiment aussi dur et large qu’une route goudronnée. Rebelote entre le 46ème et le 49ème kilomètre. Sans intérêt. Pourquoi faire le déplacement à Spa si je peux trouver la même chose à côté de chez moi ?

La montée de la piste de ski du Thier des Réxhons était le lieu emblématique des crêtes de Spa. Mais cette année nous l’avons descendue. En fait les 15 derniers kilomètres de la course correspondent grosso-modo aux 15 premiers des anciens parcours.

Au final, un parcours très très décevant, surtout en connaissant les possibilités sur Spa. Rendez nous l’ancien parcours !

La logistique

Le fléchage était correct, presque uniquement à base de rubalise blanche. Il manquait quelques panneaux aux grands croisements, quelques indications sur les parties communes avec le trail de 32 km pour déstresser les coureurs du 59 km ou sur les grandes lignes droites. Mais comme je suivais le parcours sur ma montre, j’avoue ne pas avoir été trop perturbé. A noter que le parcours GPX sur le site de l’organisation était faux entre 40 et 41,5 km (on continuait tout droit pour rejoindre la route au lieu de descendre sur la droite par des sentiers).

J’ai peu utilisé les ravitaillements, juste pour faire le plein d’eau mais ils m’avaient l’air corrects, classiques. Il y avait peu de bénévoles sur le parcours, en dehors de la traversée des principaux axes routiers.

Là où j’ai un doute énorme c’est sur le chronométrage : seulement 264 classés sur 450 inscrits. 41% d’échec sur une course, c’est une statistique « Echappée Bellesque » et je ne me l’explique pas :

  • Coureurs qui ne sont pas présentés ? La météo était pourtant parfaite.
  • Coureurs perdus sur le parcours ? Possible, surtout à la fin de la partie commune au 32 et au 59 km.
  • Abandons en cascade suite à un départ un peu trop roulant sur 28 km où beaucoup se sont grillés ? Là encore c’est possible mais le taux d’échec sur le 32 km est très élevé lui aussi.

Il y a pour moi un truc pas clair… Il n’y avait jamais eu un tel taux d’échec à Spa.

Ma course

Je suis parti très calmement et j’ai commencé à accélérer au 15ème kilomètre pour prendre mon rythme de croisière jusqu’à la fin. Je ne me suis mis dans le rouge à aucun moment. Entre le départ débile, mon début prudent et mon rythme raisonnable, peut-être y a-t-il 10-15 mn à gratter sur le parcours lors d’une prochaine course.

Grosse satisfaction avec mes nouvelles chaussures : les Hoka Speedgoat 5. J’ai eu énormément de mal à m’y faire, avec des douleurs aux mollets et aux tendons d’Achille lors des premières sorties. Deux semaines avant la course j’avais même décidé de ne plus jamais courir avec. 🙂 Mais j’ai fini par m’y faire et je les ai énormément appréciées durant cette course : très confortables et très sécurisantes sur les parties caillouteuses. Parfaites pour l’Échappée Belle en août, je les ai d’ailleurs achetées dans cette perpective. Je vais continuer mon triptyque avec.

Au niveau nutrition, j’ai testé des barres énergétiques Baow (un peu trop sucrées à mon goût, pas convaincu par le rapport qualité/prix, j’essayerai leurs fameuses purées la prochaine fois) et les célèbres Cliff barres (que j’ai bien aimées). Je ne me suis arrêté que trois fois aux ravitaillements officiels : au 3ème pour boire un verre d’eau et de coca, au 4ème pour refaire le plein de ma poche à eau et au 5ème pour avaler 2-3 quartiers d’orange. Je voulais rester en autonomie aussi longtemps que possible et éviter les arrêts trop longs au stand (on est à Spa, utilisons le vocabulaire Formule 1).

Sur ma montre j’ai testé et approuvé pour la première fois deux fonctionnalités : le suivi d’itinéraire (nickel, cela m’a évité de me perdre au moins deux fois) et Climbpro qui est très agréable quand on est engagé dans une côte. Nul doute que j’utiliserai ces 2 fonctionnalités lors de mes prochaines courses. Par contre j’avais programmé PacePro avec 6h en objectif mais j’ai rapidement arrêté de l’utiliser. Le départ « à la con » et l’arrêt par erreur de ma montre ont rapidement mis en l’air toute ma prévision pourtant prudente. Du coup ma montre ne cessait de me dire que j’étais en retard et c’était plutôt démoralisant. En plus je trouvais l’écran de données illisible. Je pense pas que je réutiliserai cette fonction de si tôt sur un trail. Sans doute est-elle plus utile sur une course sur route

Conclusion

Même si je suis très déçu par le parcours, je suis satisfait de ma course :

  • il faisait un temps magnifique et printanier (quelques jours après il neigeait !),
  • j’ai atteint mon objectif sans me mettre dans le rouge et j’ai emmagasiné de la confiance pour la suite de la saison,
  • j’ai testé mes nouvelles chaussures et ma nutrition.

Seule ombre au tableau : ce fichu rhume qui m’a mis au tapis une semaine. Il ne me reste qu’une semaine pour me refaire la cerise pour mon premier vrai objectif de l’année : l’Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) où j’espère terminer dans le premier tiers.

Possible que je recours les crêtes de Spa les prochaines années mais plus pour l’entraînement ou la performance que pour le plaisir. Dommage de ne pas mieux profiter des possibilités offertes par la région…

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