Dans 10 jours je serai en train de courir le Radicatrail, plus particulièrement le Radicassant (sauf problème de dernière minute, croisons les doigts). Il est temps de faire un check-up pré-course comme je les affectionne. La planification à outrance est mon péché mignon. Déformation professionnelle sans doute…
Le parcours
La trace GPX a été mise en ligne sur le site. Après optimisation du fichier et passage dans VisuGPX (qui n’accepte pas les fichiers supérieurs à 2 Mo), voici le verdict :
- 115,3 km (114 km selon l’organisateur),
- D+ : 3.185 m (3.510 m selon l’organisateur).
En synthèse : il va falloir que j’enchaine 2 Trails de Spa (mesuré en 2015 : 57 km et 1.800 m D+) d’affilée. Arghhh !
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L’objectif de temps
Reprenons mes « performances » passées sur des trails longue distance (> 50 km) :
- 2013 – Grand Trail des Lacs et Châteaux – 64 km / 1.705 m D+ / 7,5 km/h de moyenne – Beau temps
- 2014 – Trail de Spa – 55 km / 1.790 m D+ / 7,5 km/h de moyenne – Beau temps
- 2015 – Trail de Spa – 57 km / 1.800 m D+ / 7,0 km/h de moyenne – Pluie
- 2016 – Ecotrail Bruxelles – 82 km / 7,8 km/h de moyenne – Beau temps.
Quant à mon frère, il a couru :
- 2016 – La Barjo – 102 km / 1.200 m D+ / 6,7 km/h – Pluie.
Si l’on prend en compte :
- mes moyennes passées sur des terrains comparables (7,5 km/h par beau temps et 7 km/h par mauvais temps, je ne considère pas l’Ecotrail Bruxelles comme une course significative pour la moyenne);
- qu’il faut faire 1 fois 1/2 la distance maximale que j’ai courue jusqu’à présent;
- que je ne me suis jamais aussi bien entrainé;
- et enfin l’âge du capitaine et la position de Saturne le jour de la course
je vise une moyenne horaire entre 6 et 7 km/h, soit un temps de parcours entre 16h30 et 19h15 (arrivée entre 22h30 et 1h15 du matin), ce qui me positionnerait dans la seconde moitié / le dernier tiers du classement, conformément à mon niveau habituel. Si je cours en moins de 18h00, je sable le champagne !
Je n’ai pas l’intention de me fixer un rythme de course particulier, je vais courir à l’économie, ne surtout pas partir trop vite et marcher systématiquement dans les grosses côtes. Sauf coup de bambou ou blessure, ça devrait le faire.
Le matériel
Rien que du matos éprouvé :
- chaussures Mizuno Kazan 2 : j’en ai deux paires, l’une très usée et trouée sur les côtés, l’autre un peu moins. Dans les deux cas, ce sera leur dernière course. J’ai beaucoup hésité à acheter une nouvelle paire de chaussures mais, à force de tergiverser sur le modèle, il est maintenant trop tard pour changer;
- chaussettes Falke RU4 : je n’ai pas trouvé mieux jusqu’à présent pour éviter les ampoules (même si je sais que je n’y échapperai pas);
- cuissard Décathon Kalenji Run Dry : confortable, n’irrite pas trop;
- maillot en fonction de la météo mais j’aurai sur moi ou dans le sac le 3D Thermo Ultra Light Shirt LS. Même s’il est bien troué, il évacue efficacement la transpiration, tient chaud (pratique pendant la nuit) et ne pèse presque rien;
- mon fidèle sac à dos Salomon;
- la lampe Pezl Nao Reactive Lighting;
- une casquette.
Côte montre, je vais courir avec mon Ambit 2R, comme d’habitude, avec le paramétrage suivant :
- intervalle d’enregistrement de 10s,
- précision GPS « OK – autonomie de la batterie de 25 h ».
Je sais que la batterie ne tiendra pas 25h (elle est très fatiguée au bout de 3 ans et n’a jamais tenu cette durée). Si elle tient la moitié, je serai déjà content. Je vais partir avec une batterie externe comme celle-ci (je n’ai pas encore choisi le modèle exact) et je rechargerai la montre en courant. J’ai essayé : ça fonctionne. Un peu de poids en plus mais cela en vaut la peine si je veux récupérer – enfin – une trace GPX complète. Je prépare aussi une App dédiée à la course, je ferai un article à ce sujet dans les prochains jours, le temps de la peaufiner.
La nourriture
La Radicassant, c’est dur mais pas autant que la Barkley : il y a un ravitaillement tous les 20 km environ et un « bivouac » (selon les termes de l’organisation) à mi-course où il me sera possible de refaire le plein. Je vais donc partir léger :
- eau;
- pâtes de fruit,
- bananes séchées,
- tablettes Isostar
J’essayerai de m’alimenter toutes les 30 mn environ. J’ai bien l’intention de profiter des ravitaillements offert par l’organisation (mon côté auvergnat).
Tout ce qui peut merder
Les petits pépins physiques
Je n’échapperai ni aux ampoules, ni aux irritations.
Pour les ampoules, je prends un tannant pour les pieds en préventif depuis 3 semaines. Je ne sais pas si ce sera efficace mais cela ne peut pas faire de mal. J’aurai aussi une paire de chaussettes de rechange dans mon sac au cas où mes pieds deviennent (trop) humides. En curatif, j’ai acheté des pansements pour ampoules.
Les irritations sont principalement localisées à deux endroits : au niveau du bas du dos (à cause du frottement du sac) et entre les jambes (à cause du cuissard). En préventif, je me mettrai de la vaseline (et j’en remettrai à mi-course). En curatif, des pansements adhésifs pour protéger les parties les plus douloureuses. Je pense aussi me laver rapidement et me changer totalement à mi-course pour repartir sur de bonnes bases.
Autre problème : la déshydratation. Sur l’Ecotrail de Bruxelles, j’avais fait faire une belle balade de 80 km à ma poche d’eau sans jamais l’utiliser au-delà de la moitié. Résultat : j’avais les reins un peu bloqués à la fin et du sang dans les urines. Je vais donc m’astreindre à boire beaucoup plus comme je peux refaire le plein tous les 20 km.
Les gros pépins physiques
Trois gros pépins physiques m’inquiètent :
- j’ai (un peu) mal sous le pied gauche depuis deux semaines. Je pense que c’est à cause de mes chaussures un peu trop usées. La douleur n’est pas toujours présente et disparaît en courant. Je croise les doigts (de pied) mais je suis un peu inquiet. J’ai décidé de réduire l’intensité de mon entrainement. Quelques kilomètres en plus ou en moins ne changeront pas la vie;
- le genou : lors de mon premier Trail de Spa, la répétition des descentes caillouteuses avait mis mon genou en vrac, j’avais très mal sous la rotule en fin de course. Je vais partir avec une bande de strapping pour soulager le genou en cas de douleur (je sais que cela aide);
- la cheville : je me tords assez facilement la cheville mais – croisons les doigts (re) – j’ai pour l’instant échappé à la foulure. Depuis plusieurs jours je m’entraine sur des descentes rocailleuses et le jour de la course, je sais que le mot clé sera concentration … et chance.
(Bon courage et bon rétablissement au passage à mon comparse d’entrainement qui vient de se casser le 5ème métatarsien suite à une foulure :-()
Le trajet
J’espère que le parcours sera bien balisé et que je ne serai pas trop seul, surtout à la fin de la course, pendant la nuit. Je prendrai avec moi une carte du parcours en cas de problème. Là encore, ce qui compte est de rester concentré pour ne pas manquer bêtement un changement de direction… Je me suis un peu perdu sur tous les trails, cela fait partie du jeu.
La méteo
J’espère qu’il ne pleuvra pas et qu’il ne fera pas trop chaud. Pour le moment, les prévisions sont conformes à mes rêves mais qui croit à des prévisions météo à 10 jours ? Pas moi… mais je vérifie quand même 3 fois par jour 🙂
Le moral
Par expérience, je sais que je vais vivre un très mauvais moment aux alentours du 30ème kilomètre, et probablement vers 90 km. Mais, grâce à Jeff, je serai parfaitement préparé psychologiquement et je surmonterai cet obstacle sans peine. Ne comptez pas sur moi pour être le Brahma du Radicatrail !
En résumé : contenu des sacs
Contenu du sac à dos de course
En prenant en compte ce qui est imposé par l’organisation, j’aurai donc sur le dos
- 1,5 l d’eau,
- un gobelet de 15 cl,
- le bracelet de sécurité remis avec le dossard,
- un sifflet,
- une couverture de survie,
- un téléphone portable,
- une lampe frontale,
- un appareil photo (pour alimenter mon futur post :-));
- le plan du parcours;
- une paire de chaussettes,
- une batterie pour ma montre avec le cable USB,
- un maillot Compressport,
- des pansements pour les frottements,
- des pansements pour ampoule,
- une bande de strapping,
- un rouleau de papier WC,
- une dizaine de pâtes de fruit,
- une grosse poignée de bananes séchées,
- deux plaques de tablettes Isostar,
- en fonction de la météo, ma veste Gore Tex ou non.
Contenu du sac à dos pour le bivouac
Au bivouac de 58 km, j’en profiterai pour me changer et j’aurai donc besoin de :
- une paire de chaussures de rechange (au cas les premières soient vraiment mouillées),
- une serviette de bain,
- un savon,
- des maillots, cuissards et chaussettes de rechange (pour chaud / froid et pluie / soleil),
- du talc,
- de la vaseline,
- des pansements pour frottement,
- des pansements pour ampoules,
- des bandes de strapping,
- des recharges en nourriture.
Conclusion
Objectif : 18h à plus ou moins 1h30.
L’essentiel est de terminer pour récupérer les 5 points ITRA et être serein pour l’inscription à la CCC de 2018. J’espère prendre du plaisir sur le trajet, le parcours a l’air sympathique. Je connais la région (les bords de Seine), il y a de chouettes grimpettes et de beaux paysages. Espérons que la météo sera au rendez-vous.
Rendez-vous dans 10 jours + quelques heures pour le debriefing 🙂
Sauf erreur de ma part, il s’agit du métatarsien 🙂
Le métacarpien, c’est la main !