Marathon d’Anvers – 20 Octobre 2024

Cela faisait 11 ans que je ne m’étais plus aligné sur un marathon (je ne compte pas le Marathon du Médoc en 2014) et je restais sur un échec cuisant (abandon au semi) sur le marathon de Bruxelles 2013. Mon record officiel sur la distance datait donc d’Avril 2012, justement au marathon d’Anvers, avec un très modeste 4h17’29. Il s’agissait alors de mon deuxième marathon et je ne courais régulièrement que depuis un an.

Je me suis alors consacré aux trails mais, au fond de moi, restait tapie une légère frustration sur ce très modeste « personal best », d’autant plus que j’étais passé plusieurs fois sous la barre des 4 heures à l’entrainement (sur des sentiers de trail) « sans forcer » depuis lors.

Courir un marathon n’était pas du tout prévu à mon programme 2024 mais, peu de temps après ma dernière course, nous avons appris une très mauvaise nouvelle qui m’a obligé à revoir mes priorités et mes ambitions de courses pour 2024 (comprendre : renoncer à tout pendant quelques mois). Début Mai, j’ai décidé de m’inscrire au marathon d’Anvers pour avoir une carotte après laquelle courir pour conserver l’envie de m’entraîner pendant cette période. Sans trop d’efforts, je savais pouvoir battre mon temps de 2012 et la course avait lieu pas loin de chez moi (j’habite Bruxelles). Faisable quelles que soient les circonstances. J’y voyais aussi l’opportunité d’améliorer ma vitesse de base.

L’entraînement

Chaotique, amateur. Entre Mai et Octobre, je suis sorti aussi souvent que je le pouvais, 3 à 4 fois par semaine, avec un kilométrage moyen mensuel d’environ 250 km de Mai à Septembre, plutôt bas par rapport à mes habitudes.

J’ai intégré 1 à 2 séances de fractionné par semaine, principalement du fractionné « long » (> 5 mn par répétition). Au niveau des allures, j’avais programmé 4 périodes « thématiques » :

  • Mi Mai à fin Juin: fractionnés à allure 10 km
  • Début Juillet à mi-Août: fractionnés à allure semi-marathon
  •  Mi-Août à fin Septembre : fractionnés à allure marathon
  • Début Octobre à la course : tapering (c’est à dire que des sorties en endurance).

Ça, c’était la théorie. Dans la vraie vie, 2 semaines avant la course, j’essayais encore de « trouver » ce qui serait mon allure marathon, hésitant entre 3h15 et 3h30 comme objectif.

J’ai coupé quasiment 3 semaines de mi-Août à début Septembre. J’ai beaucoup randonné en montagne mais peu couru en dehors de quelques séances d’endurance fondamentale ou de côtes (pour le plaisir). 3 semaines avant la course j’avais de fortes douleurs aux deux psoas (sans doute dues à l’allongement de ma foulée lors des séances fractionné) qu’heureusement mon ostéopathe et le repos (relatif) de la phase de tapering m’ont permis de quasiment résoudre avant la course.

Les deux dimanches précédant la course, j’ai couru un semi-marathon à allure cible marathon : base 3h20 pour le premier puis 3h30 pour le second. Vu mon état après l’essai à 3h20, j’ai décidé de viser 3h30.

Le matériel

Là encore, amateur. J’ai fait la majeure partie de ma préparation avec des Brooks Ghost 14 pour les séances d’endurance et des Brooks Tekton X pour les séances de fractionnés (oui, vous avez bien lu, des chaussures de trail).

Même si je les adore au quotidien depuis des années, les Brooks Ghost 14 me semblaient un peu « molles » pour tenir ma cadence cible (< 5’00 au kilomètre). Quant aux Brooks Tekton X, je ne me voyais pas les chausser pour un marathon (même si j’avais couru le trail d’Alsace avec, en Mai 2023). Je sentais que mes muscles et mes pieds auraient du mal à supporter la répétition des chocs avec la plaque carbone. 2 semaines avant la course, j’ai donc acheté à l’arrache une paire de New Balance Fuell Cell Rebel 4. Il était hors de question d’acheter des chaussures à 200-250 Euros qui seraient mortes au bout de 250-300 km (1 Euro du kilomètre !), donc pas de plaque carbone. J’ai pu courir 4 fois avec avant la course.

L’avant-course

Commençons par dire que ce marathon coûte un bras : 120 Euros ! A priori, un prix « normal » pour ce type d’épreuve. Dire que certains se plaignent du prix des courses de l’UTMB ! C’est tout de même une autre logistique de gérer une course en haute montagne qu’un tournicoti-tournicota en pleine ville.

En parlant de ça, le parcours dévoilé peu après mon inscription m’a beaucoup déçu. Le précédent (déjà pas très folichon) passait plutôt autour d’Anvers pour arriver à la Grand Place (ce qui du coup était chouette). Le nouveau parcours est constitué de 2 boucles resserrées en ville nous faisant passer sur la grande rue commerçante (Meier), seul intérêt du parcours. Le reste est triste, sans intérêt, le pompon étant le long aller-retour sur le port d’Anvers. Seul atout du parcours : sa platitude en dehors d’une petite côtelette à 23 km.

Je dois toutefois admettre que la logistique était au top. Je n’ai jamais vu autant de toilettes avant un course. 🙂 Aucune attente la veille pour retirer mon dossard (et mon maillot souvenir, un Craft vendu 25 Euros qui n’est pas terrible du tout), ni le jour même pour déposer mon sac avant le départ et le reprendre à l’arrivée. J’ai même pu prendre la photo souvenir sans la moindre attente. Côté ravitaillement sur la course, voici ce qu’il y avait de prévu :

  • Km 5 : bananes, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 10 : winegums, biscuits salés, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 15 : bananes, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 20 : winegums, biscuits salés, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 25 : winegums, biscuits salés, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 30 : bananes, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 35 : winegums, biscuits salés, boisson sportive (AA Drink), eau
  • Km 40 : bananes, boisson sportive (AA Drink), eau

Très bonne idée de l’organisation : distribuer des bracelets papiers indiquant les temps de passage tous les 5 km (sauf à la fin) en fonction de votre temps cible. Les bracelets sont de la couleur des ballons.

Le problème de faire courir le marathon au centre d’Anvers est qu’une grande partie des parkings étaient inaccessibles le jour de la course. Après avoir gambergé plusieurs jours, j’ai finalement décidé de passer la nuit du Samedi à Dimanche à Anvers, à l’hôtel IBIS Antwerpen Centre.  Avec une conscience écologique qui m’honore, j’ai fait l’aller/retour en train (2h00 par trajet de porte à porte) pour limiter mon empreinte carbone.

La veille de la course j’ai marché 17 km dans les rues d’Anvers pour aller retirer mon dossard, rejoindre l’hôtel et ressortir manger le soir.

La course

Même si l’hôtel a un confort un peu spartiate (au-dessus de 1m80 / 80 kg vous prenez le risque de rester coincé assis sur les toilettes et vous avez les pieds qui dépassent du lit), je passe une excellente nuit. Je me lève à 6h30 et je prends un petit déjeuner frugal (café, jus d’orange, 2 tranches de mauvais jambon et un petit croissant). Ce n’est pas la faute de l’hôtel, le buffet était plutôt bien achalandé. Mais comme d’habitude j’ai du mal à avaler quoique ce soit le matin au saut du lit.

Je quitte l’hôtel à 7h50 en pensant prendre un tram pour me rapprocher du départ. Mais comme les trams sont tous en retard, je décide de me rendre au départ en marchant et trottinant un peu pour m’échauffer tranquillement. J’avale en même temps un gel Maurten 160 (que je n’avais testé qu’une fois à l’entrainement). Le gel est très digeste, pas écœurant, mais la montée de glucose qui suit (l’explosion devrais-je dire) me fait tourner la tête et me rend un peu nauséeux pendant quelques minutes. Du coup, je change ma stratégie de nutrition au dernier moment. Au lieu de prendre des gels identiques à 15 et 30 km et un gel à la caféine à 35, je décide de n’en prendre qu’un à 25 km et le gel caféine à 35 km comme prévu.

Je pars dans le sas 3h15 et je règle ma montre sur une cadence de 4’55. Mon but est clair : ne pas me laisser dépasser par le ballon jaune qui correspond à 3h30. Jusqu’au semi-marathon (au bout du port), je tiens bien la cadence avec une moyenne à 4’52. A partir de là, je commence à piquer du nez, je prends mon deuxième gel comme prévu au 25ème km mais, après une courte embellie, je ressens un gros coup de mou vers le 30ème km. Je décide de m’accrocher coûte que coûte sans marcher jusqu’au 35ème km. Au ravitaillement je marche un petit moment pour bien prendre le temps de m’hydrater (jusque-là je m’étais plutôt envoyé des verres dans la figure au lieu de les boire, pas facile de boire dans un gobelet tout en courant), de manger mon gel à la caféine pour le dernier effort. Dans un virage aux alentours du 37ème km, le ballon jaune me souffle dans le dos, je réaccélère pour prendre de la distance. Au 40ème km, je m’accorde quelques pas de marche avant de repartir. Le ballon jaune est assez loin de moi, je suis serein. Sans me déchirer je finis la course et c’est au moment de la photo finish que je découvre que je suis juste au dessus de la barrière des 3h30 : 3h30’19. Un peu rageant d’autant plus que la même mésaventure m’était arrivé aux 20 km de Bruxelles en 2019. J’avais franchi la ligne d’arrivée en 1h30’19 (!!) alors que je visais un sub-1h30. Looser…

Conclusion

Passée la mini-déception d’être 19 secondes au-dessus des 3h30 alors que je suis toujours resté sur une cadence inférieure à 5′ et que je suis arrivé devant le ballon des 3h30, je suis très satisfait de mon temps, plus conforme à mon niveau.

Passer réellement sous la barre des 3h30 tenait sans doute à de micro-détails :

  • Moins marcher la veille (17 km !), cela m’a peut-être un peu émoussé
  • Respecter ma stratégie d’alimentation initiale (0, 15, 30, 35) pour éviter mon coup de mou au semi-marathon,
  • Un peu moins marcher au 35ème km,
  • Ne pas marcher du tout au 40ème km,
  • Couper les virages, d’après la trace GPX de ma montre j’ai couru 300m de plus,
  • Mieux reconnaître la fin du parcours pour savoir quand faire mon dernier effort;
  • Plus bête encore : avoir sur l’écran de ma montre le temps total alors que je n’avais affiché que la cadence et le kilométrage. J’aurais pu me rendre compte qu’il fallait tout donner sur les derniers hectomètres au lieu de finir sur le même tempo.

Je suis aussi très satisfait de mon choix de coucher à Anvers la veille, ce qui m’a ôté tout stress avant la course, et surtout de mes chaussures qui étaient PARFAITES. Amorti, confort et dynamisme en même temps, tip-top.

Combien pourrais-je gratter encore sur ce temps en gérant mieux ma préparation ? 5 mn sans doute, 15 mn peut-être mais je ne le saurai sans doute jamais. Courir ce marathon et encore plus le préparer a été une purge sans nom. J’ai détesté et ai vécu les séances d’entraînement spécifiques comme une contrainte. Donc plus de marathons en ce qui me concerne (sauf le Médoc un prochain jour :-)).

Vive le trail !

Addendum après-course : j’ai mis presque 2 semaines pour me remettre complètement de cette course, au niveau des tendons (Achille principalement) et des muscles (psoas, fessier). Ce qui me conforte dans l’idée que courir un marathon est beaucoup plus exigeant pour le corps qu’un trail de 100 km.

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Trail des Bosses – 16 Mars 2024

Je ne suis pas très assidu depuis quelques mois : aucun article publié depuis ma seule course en 2023, le Trail des Païens by UTMB. 🙁

Il faut dire que ma production a baissé depuis que j’ai renoncé à faire un article en début d’année pour expliquer les courses ce que je prévoyais courir, puis des articles en cours d’année pour expliquer pourquoi je n’avais pas pu les courir (toujours avec une bonne excuse) et enfin un article de fin d’année pour expliquer à quel point j’avais passé une mauvaise année. Je pense d’ailleurs que ces articles étaient fort peu intéressants. Disons que mon année 2023 a été à l’aune de 2022, n’en parlons plus. Ah si, j’ai fait un voyage extraordinaire en Islande dont j’espère bien publier prochainement un compte-rendu sur ce site.

Quant à 2024, vous découvrirez au fil des prochains articles les courses que j’aurais effectivement courues. Commençons donc par la première de 2024, le Trail des Bosses, auquel j’avais déjà participé en 2013 (avec mon frère, notre 2ème trail) et en 2018 (seul).

L’avant-course

Il a plu les jours précédents la course (sauf le Jeudi) et je m’attendais à beaucoup de boue, comme lors de ma première participation en 2013. Comme nous l’a dit le speaker au début de la course, attendez-vous à nager dans l’arboretum en début de course. A peine exagéré…

Le départ a lieu de l’Athénée Royal, à un jet de de pierre de la gare SNCB de Braine-le-Comte (attention à ne pas confondre avec  l’Atheneum Jules Bordet qui est 2 km plus loin). Vous pouvez donc facilement venir en train pour limiter votre empreinte carbone. Pensez toutefois à partir la veille de la course pour retirer votre dossard avant 7h40 (départ de la course à 8h00), le respect des horaires n’étant pas la principale qualité de la SNCB.

Si vous n’avez pas confiance en la SNCB (tout à fait excusable) ou n’en avez rien à faire de votre empreinte carbone (honte à vous), faites comme moi : venez en voiture, il est très facile de se garer à proximité du départ. Je recommande le parking P3 qui est gratuit le jour de la course (même si j’ai dû prendre un ticket à l’entrée, je n’ai rien eu à payer à la sortie). Plus sérieusement, je me dis qu’un service de co-voiturage directement accessible au moment de l’inscription (ou via Betrail ou autre plate-forme) pourrait être sympathique. Je n’ai rien vu sur BlaBlaCar la veille. Avis aux créateurs de start-ups !

Sur place, tout le confort : consignes, toilettes, bière pression au départ comme à l’arrivée (pas essayé), camion douche à la fin (pas essayé non plus). Le dossard n’est pas nominatif, vous devez le rendre à l’arrivée. Dommage pour les collectionneurs (hasard, j’ai jeté ma collection de dossards depuis 2011 il y a 2 mois à peine).

A noter que la trace GPX de la course a été transmise tardivement par mail aux coureurs. Je l’ai reçue le vendredi soir à 22h04. J’ai hésité à rallumer mon ordinateur pour la télécharger sur ma montre mais je l’ai fait … heureusement.

La course

Voici la trace GPX de ma course :

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La course commence tranquillement le long des étangs Joseph Martel, puis monte progressivement par le Sentier de la Voie du Tram pour entrer au bout de 2,1 km dans le Bois de la Houssière. Si le chemin est jusqu’à présent parfaitement propre et suffisamment large pour courir à 2 de front, la boue et les flaques promises arrivent dès l’entrée dans le bois. Je comprends très rapidement qu’il est illusoire d’essayer de contourner les flaques et les parties les plus boueuses et que le plus simple est de passer au travers en espérant ne pas mettre le pied sur un caillou ou une branche vicieusement cachés sous l’eau. Miraculeusement (pour moi), je ne me tordrai pas une seule fois la cheville durant ce trail.

Après un petit parking, nous arrivons au pied d’un mur qu’il est quasi-impossible d’escalader sans l’aide des cordes judicieusement installées par l’organisateur. Sinon, pour chaque pas monté, vous glissez de deux… Le chemin se poursuit dans les bois avec de temps à autre un pétard bien boueux à grimper (avec ou sans corde). Le reste du temps les sentiers sont plutôt propres et très agréables à courir.

Au bout de 7,8 km, un grand classique du trail : dans une descente, je suis aveuglément les coureurs devant moi et nous nous retrouvons quelques mètres plus bas avant de nous rendre compte qu’il faut faire demi-tour. Rien de grave, seulement 3 mn de perdues.

Nous sortons du bois au bout de 10 km pour entrer dans une nouvelle parcelle un peu plus loin, juste pour le plaisir de se faire 100 m de D- suivi de 100 m de D+ en 5 km. S’en suit une descente jusqu’au port de plaisance d’Ittre. Nous remontons alors sur des sentiers par étages successifs. Depuis la sortie du Bois de la Houssière, le parcours est assez mal indiqué, surtout dans les traversées de villages. Au bout de 22 km, au sortir d’une petite sente, je prends à gauche au lieu de prendre à droite. Résultat : 4 mn perdues dans la bataille avant de revenir sur mes pas. A partir de là, je décide de lancer le suivi de la trace GPX sur ma montre et je n’aurai plus de problème. J’éviterais même à 2 camarades de lutte de se perdre. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Parce que je n’aime pas me sentir esclave de ma montre. C’est idiot, je sais.

A 24 km, premier ravitaillement (tard pour un 42 km) où je m’arrête juste le temps de remplir mes gourdes et d’avaler un quart d’orange. Que du classique sur ce ravitaillement, il est loin le temps où l’on servait du foie gras sur le Trail des Bosses…

La seconde partie (à partir du 26ème km) est beaucoup plus roulante : une longue montée de presque 2,5 km, en grande partie sur route goudronnée, nous amène sur un plateau où il suffit de dérouler ensuite. Je m’arrête tout aussi rapidement au second ravitaillement à 30 km qui est plus dans l’esprit de l’ancien trail des Bosses puisqu’on y sert du vin blanc. Plus trop de boue, des sentiers très roulants, je remonte des concurrents du 42 mais aussi d’une autre course (le 15 ou le 25 ou les 2), beaucoup me semblant à l’agonie. Très amusant : plus la distance de la course diminue, plus le tour de taille moyen des coureurs (et coureuses) augmente. 🙂

Je finis 48ème en 04:22:54 et – pour la première fois de ma vie – premier de ma catégorie d’âge ! Bon, relativisons, j’ai 55 ans et ma catégorie regroupe les hommes de 55 à 59 ans. Même si c’est un poil moins bien qu’en 2018 où j’avais fini 42ème, je suis très satisfait de ma performance, d’autant plus que j’ai bien géré ma course en démarrant calmement pour finir fort puisque j’étais 57ème au premier ravitaillement (23,5 km) et 53ème au second (31 km).

Le parcours se prêtait bien à la prise de raccourcis, je me suis donc amusé à scanner la liste des résultats pour voir la progression des finishers au fil du trail. L’énorme majorité a des progressions/régressions réalistes, je n’ai simplement relevé qu’un OVNI qui remonte, après le second ravitaillement, 20 places sur 12 km, distance qu’il court en à peine 2 mn de plus que le vainqueur. Dommage qu’il ait démarré si tard sa course…

Conclusion

Les sentiers, malgré la boue, sont plutôt agréables à courir (peu de cailloux et de racines) et il n’y a pas trop de bitume (moins qu’en 2018 à mon souvenir). Les quelques montées de talus boueux sont très amusantes pour l’organisateur mais destructives pour le terrain. Cela en vaut-il la peine ? Par contre les paysages sont bof bof, mais c’est la région qui veut ça. N’y allez pas pour prendre des photos.

Le balisage était parfois défaillant, surtout dans les parties « urbaines ». Beaucoup de trailers se sont perdus et la trace GPX est arrivée beaucoup trop tard pour beaucoup d’entre eux.

Les ravitaillements étaient corrects et classiques mais mal disposés. Le premier ravitaillement aurait sans doute été mieux placé aux alentours du 15ème kilomètre plutôt que d’attendre 23,5 km.

Tout le reste de la logistique était parfait. L’inscription au trail ne coûte que 20 euros (alors que le tarif habituel est plutôt 1 euro du km) donc même si j’ai quelques défauts à reprocher à cette course, cela reste une très bonne référence.

Le prochain objectif approche à grands pas mais, fidèle à ma résolution 2024, je n’en parle pas encore. 🙂

 

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Ultra-trail des Païens (Trail Alsace Grand Est by UTMB) – 20 Mai 2023

Avec plusieurs semaines de retard, voici enfin le compte-rendu de l’Ultra-trail des Païens, le format 100K du Trail Alsace Grand Est by UTMB.

L’avant-course

Je n’arrive pas dans les meilleures conditions physiques et psychologiques à cet ultra, ma première course depuis le Grand Trail de St-Jacques (où j’avais d’ailleurs abandonné).

Physiquement, j’ai seulement 1.100 km et 17.000 D+ cumulés dans les jambes alors qu’à la même époque en 2021 et 2022 j’avais 500 km et 10.000 D+ de plus. Un peu toujours la même histoire : trop de contraintes professionnelles et personnelles m’ayant obligé à faire plusieurs petites coupures de quelques jours, une météo pas terrible (je suis un traileur qui n’est pas water-proof), des douleurs un peu partout et une certaine lassitude morale.

Quelques jours avant la course, je ressens des douleurs au tendon d’Achille gauche (mon point faible) et, un soir, je décide de me badigeonner de Baume du Tigre rouge et d’envelopper ma cheville dans une bande. Mauvaise idée : le lendemain au réveil, ma peau est complètement brûlée et je vais devoir courir avec une bande pour protéger la plaie. J’y reviendrai…

Psychologiquement, zéro motivation. Si la course avait été annulée au dernier moment j’aurais probablement haussé les épaules, voire été soulagé. Moi qui suis d’habitude le grand prêtre du tableau Excel détaillant le parcours et mes temps de passage estimés par tronçons de 50m, j’arrive en Alsace les mains dans les poches, sans même avoir pris le temps d’analyser le parcours.

La course a lieu le Samedi mais mon épouse, mon fils et moi arrivons sur place dès le Mercredi pour en repartir le Lundi matin. J’essaye toujours de concilier grandes courses et tourisme. 🙂

Nous avons réservé à l’hôtel Val-Vignes, à Saint-Hippolyte, au pied du château du Haut-Koenigsbourg (lieu du 1er ravitaillement) et à 2,5 km à pied du départ de la course.

L’hôtel est top, rien à redire : cadre enchanteur, calme, personnel très sympathique, excellent petit-déjeuner buffet, équipements au top (sauna/hammam privatisables inclus dans le prix, billard, babyfoot…). Certes c’est assez cher mais nous prenons une chambre triple et, comparé au prix de deux chambres doubles dans n’importe quel autre hôtel des environs, le prix est somme toute comparable (ils ont même des chambres quadruples, denrée rare).

Nous n’avons par contre pas testé le restaurant de l’hôtel, type « cuisine française » donc avec des quantités incompatibles avec les besoins caloriques d’un ultra. Nous avons par contre trouvé deux restaurants alsaciens, à un prix raisonnable et avec des vins agréables (oui, j’ai bu un peu avant la course, raisonnablement) que nous recommandons chaudement :

Jeudi et Vendredi, nous revisitons avec plaisir la région : Eghisheim, Kaysersberg, Riquewihr, Ribeauvillé pour ne citer que les plus importants villages.

Côté entraînement je suis au repos depuis le dimanche, je vais uniquement trottiner  le Jeudi matin pour mesurer le temps nécessaire à rejoindre la ligne de départ à partir de l’hôtel (30 minutes en comptant large).

Vendredi midi je récupère mon dossard à Obernai, à la Halle Gruber. Il y a un parking à côté (le Parking des Remparts) mais la circulation est très embouteillée. Je vous conseille donc soit de vous garer Rue de Sélestat sur le trottoir (sans trop vous rapprocher du centre ville, ni dépasser le croisement de la Rue de le 1ère DFL, mais je crois que l’accès n’est pas possible le Samedi et le Dimanche de la course), soit près du Centre Aquatique (à proximité duquel l’organisation a prévu un parking de délestage). Marcher un peu ne devrait pas vous faire peur…

J’ai rendez-vous à 14h00, j’arrive à 13h45 et je suis dans les premiers :

Les organisateurs ont la bonne idée d’ouvrir en avance dès que la file commence à s’allonger et, en 2 minutes à peine, c’est plié, pas  de contrôle de sac.

L’UTMB est apparemment en pleine crise financière : on nous donne le minimum minimorum. Le parcours n’est même pas imprimé sur le dossard (dommage) et le maillot commémoratif de l’épreuve est payant ! Bon, en même temps, ce sont souvent des maillots pas terribles… Quelques équipementiers classiques (Hoka, Salomon,  Compressport & co) où je passe en coup de vent et une petite photo de la ligne d’arrivée, au cas où je n’ai pas l’occasion de la revoir :

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans la petite ville de Barr (base vie de la course). Vue amusante sur une vitrine qui a l’air d’être celle d’un magasin de trail (le mot est « traiteur » et pas « traileur » :-)) Annonciateur de la difficulté du trail du lendemain ?

La journée se termine doucement, je suis dans un état de zénitude / indifférence rarement atteint avant un ultra. Je m’intéresse enfin au parcours, je prends en photo mon plan de marche « raisonnable » bricolé en dernière minute pour l’avoir sous les yeux pendant la course :

et j’annonce fièrement à mes fidèles admirateurs :

  • arrivée avant minuit : super performance,
  • entre minuit et deux heures : content, à mon niveau,
  • au-delà de deux heures : déçu.

Nous allons voir… suspense…

La course

Le départ

Lever à 5h pour prendre un petit-déjeuner frugal (je n’arrive pas à manger au saut du lit depuis mon plus jeune âge) et me saturer de caféine (je me suis sevré les jours précédant la course), enfermé dans les toilettes pour ne pas réveiller ma femme et mon fils. L’hôtel n’a rien prévu pour les coureurs. En fait ils ne sont même pas au courant qu’il y a une course.

Comme prévu je rejoins en trottinant la ligne de départ (par un chemin agréable au milieu des vignes qui correspond au début du parcours). Je porte mon sac à dos avec TOUT le matériel obligatoire (je suis un petit garçon obéissant) et un sac d’allègement (paire de chaussures, maillot, cuissard, chaussettes, un peu de nourriture) que je vais laisser sur la ligne de départ pour le retrouver à la base vie de Barr. Normalement ma femme et mon fils doivent m’y retrouver, mais je préfère ne pas prendre de risques et rester autonome.

Je croise au passage une personne qui ressemble furieusement à Vincent Gaudin mais il a l’air concentré et, sans son chapeau de paille emblématique, je ne suis pas sûr de le reconnaître. Je n’ose pas le déranger. Dommage, j’aurais bien aimé papoter avec lui. Vous pouvez trouver son compte-rendu (partiel) de course ici. Il était à 2 m de moi sur la ligne de départ 🙂

Le lieu où déposer les sacs n’est pas indiqué mais une petite question à un concurrent et c’est réglé. C’est à proximité de l’arrivée des navettes (logique). Dans le sas du départ, le speaker nous casse les pieds avec ses animations à la con (la Hola, on applaudit, on se met à genoux comme des chevaliers pour les gentes dames…) qui, d’après lui, sont la « marque de fabrique UTMB« . Ben non, c’est juste pénible. Foutez nous la paix, c’est nul (le même Vincent Gaudin a d’ailleurs fait un sondage sur Twitter qui montre que la majorité des coureurs pensent comme moi :-))

Le ciel est gris, il fait frais, un peu de vent mais il ne devrait pas pleuvoir.

Étape 1 – Orschwiller – Château du Haut-Koenigsbourg / 13 km

Le parcours commence par une petite montée avant d’entrer en haut à gauche dans les vignes :

Même erreur qu’à l’Échappée Belle : je suis parti avec ma veste et au bout de 3 km, je m’arrête  pour l’enlever, déjà tout en sueur. Au prochain trail c’est décidé, j’accepte de me geler un peu au départ. C’est dommage de devoir s’arrêter si tôt et de se faire dépasser par des dizaines de coureurs. Cela grimpe un peu mais sur des routes et sentiers larges, faciles. Tout va bien, à l’arrivée au château du Haut-Koenigsbourg, je suis déjà en avance de 30 mn sur mon plan de marche. Nous passons à l’intérieur de la cour du château (avec quelques bénévoles costumés) puis sur les remparts. Je ne m’arrête pas au ravitaillement.

Étape 2 – Château du Haut-Koenigsbourg – Châtenois / 7,8 km

J’attaque la descente après un petit bouchon en haut des escaliers. Des coureurs sont inquiets de constater que tout le monde n’a pas pris le même parcours au sein du château. Normal, le château a ouvert au moment de notre passage et le parcours a été aménagé en conséquence. Cool, les gars, no stress, nous sommes partis pour 108 km et nous n’en sommes qu’au 13ème…

La descente est au début un chouïa technique avec quelques pierres et racines. Je me tords le pied sur une faute d’inattention mais la douleur s’évacue rapidement. Plus de peur que de mal… Ensuite la descente est facile, plutôt sur de bonnes pistes forestières.

A la sortie des bois, nous arrivons au ravitaillement de Châtenois, je suis maintenant 45 mn en avance sur mon plan de marche. Il faut dire que les chemins sont super roulants.

Je ne m’arrête pas et reprend la course en passant sous la Tour des Sorcières qui servait au Moyen-Âge de cachot pour les personnes accusées de sorcellerie :

Je fais un signe de croix pour me protéger des mauvais sorts que leurs fantômes pourraient me jeter.

Étape 3 – Châtenois – Dambach- la-Ville / 11,2 km

Commence une partie super-extra-pénible : 4,5 km  (!) de plat intégral (!!) , dont une grande partie en ville, sur du goudron (!!!). Nul. Comment les organisateurs n’ont-ils pas trouvé le moyen de nous faire remonter dans les vignes et les collines ? Quel gaspillage…

Heureusement le sentier finit par s’élever et nous allons commencer notre collection de châteaux en ruine, tout d’abord celui du Ramstein

puis celui de l’Ortenbourg :

Sympathique, je reprends goût à la course. Le parcours est toujours aussi facile. Quand nous ne montons pas ou ne descendons pas en forêt, nous baguenaudons dans les vignes :

avant de rejoindre le ravitaillement de Dambach-la-ville en passant sous la porte de Diefenthal :

J’hésite à prendre un taxi – seul(e)s les plus perspicaces d’entre vous comprendront – mais je décide courageusement de continuer et trottine jusqu’au ravitaillement. Au passage, je vois un coureur tout pimpant sortir à pleine vitesse d’une rue adjacente pour rejoindre le parcours. S’est-il perdu ? Si oui, c’est vraiment un boulet. Est-il allé faire un petit besoin ? Peut-être, mais il avait des kilomètres de bois et de vignes pour le faire avant au lieu d’aller s’épancher sur le mur d’une maison. Mystère…

Je m’arrête au ravitaillement pour faire le plein de ma poche. L’eau des jerricans étant chaude avec un mauvais goût, je fais le plein avec une bouteille d’eau gazeuse. Funeste décision… En sortie de ravitaillement, j’ai 1h10 d’avance sur mon programme.

Étape 4 – Dambach- la-Ville – Andlau / 15 km

Sorti du village, nous avons une montée sympa dans la forêt pour arriver au château du Bernstein :

Le parcours est tranquille, très roulant, dans une alternance de bois et de vignes. J’arrive à Andlau avec 1h45 d’avance. Je remplis ma poche à nouveau avec de l’eau gazeuse, je mange un peu et je repars.

Étape 5 – Andlau – Barr / 11,9 km

Nous montons rejoindre le château du Spesbourg :

Deux points marquants à cet endroit :

  1. le premier (et de mémoire seul) contrôle chronométrique « sauvage », en haut d’une butte au lieu d’un village dans la vallée
  2. l’organisation nous oblige à faire le tour de la place au pied du château (un cercle d’un rayon de 10 m ?) C’est censé être amusant, c’est juste idiot (ce qui a rendu Vincent Gaudin encore plus grognon que d’habitude dans sa vidéo) sachant qu’il n’y a pas d’animation particulière, à part un « ravitaillement » payant.

Nous passons ensuite sous le château d’Andlau

Nous redescendons enfin sur Barr où nous arrivons plus vite que je ne le pensais. Là encore, 2 km de plat sur goudron sans intérêt en périphérie du centre-ville de Barr. Ridicule, les routes ne sont même pas Barr-ées.

Je retrouve ma famille à la base vie (au collège du Torenberg) et j’en profite pour me changer et me restaurer. Je reste un bon moment (40 minutes), j’ai encore 1h30 d’avance sur mon planning en sortie de ravitaillement. A noter que le portique ne fonctionnait pas très bien : il n’a pas détecté mon entrée dans la zone de ravitaillement.

En papotant, ma femme et mon fils me disent avoir vu un coureur sortir d’une voiture et reprendre la course en sortie de ravitaillement et une coureuse partir en vélo (peut-être avait-elle abandonné ?). La suspicion monte…

Jusqu’à présent, le parcours est très facile et roulant mais un peu répétitif : un ravitaillement dans un village, on monte, un château en haut de la butte et on redescend vers le ravitaillement suivant dans un autre village. Seule point noir : quelques parties goudronnées (sortie de Châtenois, banlieue de Barr) qui auraient pu sans doute être évitées. Les affaires sérieuses vont commencer à partir de maintenant, quasiment à mi-parcours.

Étape 6 – Barr – Mont-Sainte-Odile / 8,1 km

Je pense que vous avez compris le principe : nous montons pour rejoindre le château du Landsberg que nous traversons de part en part :

En sortie, INCROYABLE, nous continuons à monter au lieu de redescendre !!! Cela va nous amener au point le plus haut de la course : la stèle du souvenir du crash du Mont Sainte- Odile. Pas de photos pour des raisons compréhensibles.

Moins compréhensible, je ne prends pas de photos du monastère du Mont Sainte-Odile où nous arrivons par un sentier très sympathique, avec de gros rochers m’évoquant la forêt de Fontainebleau. Je fais la seule chute de la journée lorsque mon bâton glisse sur une pierre. Je tombe lentement et finis par me retrouver sur le dos comme une tortue de bas étage. Heureusement seule ma fierté est un peu écornée, il y avait du monde autour.

En quittant le ravitaillement après avoir mangé un peu et rempli ma poche d’eau … gazeuse, j’ai 1h45 d’avance sur mon programme. Tout va bien, je me sens en pleine forme et je prends du plaisir à la balade.

Étape 7 – Mont-Sainte-Odile – Kligenthal / 15,5 km

Nous passons par plusieurs châteaux en ruine, les derniers (et les plus détruits) de la course :

Ce sera la dernière photo de mon périple, la nuit commence à tomber et mon Huawei P20 Lite déjà pas terrible en conditions normales ne sait plus prendre de photos dignes de publication.

Sur le chemin je croise une dame en perdition : elle n’a plus de force, ne peut rien avaler et n’a plus d’eau. Elle est partie avec un petit sac à dos riquiqui, faisant fi du matériel obligatoire, comme beaucoup d’autres coureurs… Âme charitable je lui propose tout de même de l’eau, ce qu’elle refuse. Sous mes abords sympathique, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle n’a que ce qu’elle mérite en ayant triché avec le matériel obligatoire et je l’abandonne sans vergogne à son triste sort. Heureusement aucune coureuse n’a disparu sur le parcours, je suis donc en paix avec ma conscience.

J’arrive tranquillement au ravitaillement de Kligenthal, au bord d’un petit lac, toujours avec mes 1h45 d’avance sur mon programme. Comme la nuit tombe, je décide de bien boire (de l’eau gazeuse pour changer) et de bien manger (comme un goret) pour être prêt. Je prends aussi un gel à la caféine en prévision de la nuit :

et je vais très vite le regretter : il me retourne littéralement l’estomac et je vais me sentir très ballonné et assoiffé sur les prochains kilomètres.

Étape 8 – Kligenthal  – Rosheim / 17,9 km

Nous affrontons la montée la plus sèche du parcours pour rejoindre le deuxième point culminant du parcours, le Heidenkopf. A partir de cet instant, le parcours va devenir beaucoup plus technique en descente, avec de nombreux rochers et racines.

Même si je me sens bien physiquement, je commence à en avoir moralement plein les chaussettes. Passer son temps à regarder mes pieds pour ne pas me prendre une racine ou me tordre la cheville sur un caillou est pénible. Je prends alors la décision irrévocable de ne plus courir de nuit, ce qui limitera à l’avenir mes distances à 80 km environ. Après 4 km de descente technique que je trouve interminables, nous longeons la D602 sur un sentier très très boueux pour redescendre ensuite sur Rosheim sur un large sentier caillouteux.

J’ai le ventre ballonné par toute l’eau gazeuse que j’ai bêtement ingurgitée, j’ai très soif et je n’ai plus d’eau sur les 3 derniers kilomètres. Je ne pense qu’à ça. Comme d’habitude un bénévole qui pense bien faire nous annonce « plus que 20 minutes de descente et vous êtes arrivés ! » Il me faut le double et je trottine encore raisonnablement vite. Avis solennel à tous les bénévoles : ARRÊTEZ DE NOUS PIPOTER !!! Si vous ne savez combien de temps il reste, ne dites rien; si vous le savez, multipliez par deux.

Le physique commence à lâcher, j’ai de plus en plus mal aux quadriceps et je commence à courir avec les jambes raides comme des poteaux. J’arrive à la peine au dernier ravitaillement avec tout de même toujours mes précieux 1h45 d’avance.

Étape 9 – Rosheim – Obernai / 7,8 km

Je bois beaucoup, de l’eau plate pour une fois, sans pour autant réussir à étancher ma soif. En sortant du ravitaillement, je dois descendre à reculons une volée de quelques escaliers. La suite se présente mal. J’arrive à trottiner sur le plat, à marcher à peu près correctement en montée mais la moindre descente, le moindre trou est une souffrance et me provoque une décharge dans les cuisses.

A la sortie du village je suis pendant un instant une blonde à queue de cheval qui n’a pas l’air mieux que moi, ce qui me permet de retenir son prénom (très spécifique) au passage. Elle s’arrête brutalement et je la double à pleine vitesse. Je me retourne pour vous si elle va bien et je la vois monter dans une voiture. Je peux certifier qu’elle ne m’a pas doublé ensuite sur le parcours et pourtant, à l’arrivée, elle est classée devant moi. No comment…

J’ai la nausée, des vertiges et je m’arrête pour vomir tout le contenu de mon estomac. Je me sens tout de suite mieux mais je m’assois un peu pour me reposer. Mauvaise idée : quand je veux me relever, impossible et je serais resté mourir sur place si une âme charitable ne m’avait pas aidé à me relever. Je vais mettre 45 minutes pour faire moins de 3 km en descente et je vais me faire doubler par des dizaines de coureurs. Rageant… Ma femme et mon fils (que j’ai appelé pour les rassurer sur mon retard) viennent m’attendre un peu avant l’arrivée, au somme d’une côte. Ma femme me soutient sur les derniers 500m qui sont une descente abrupte de 15%. Sans elle, je pense que j’aurais dû descendre en roulant. Je tiens à finir seul en trottinant sur les derniers 200m de plat sur les remparts. Dommage qu’un hurluberlu ait décidé de rester collé devant la caméra d’arrivée pour faire le beau, sinon j’aurais pu vous montrer que je faisais illusion à l’arrivée.

Je finis la course en 18h33, 27 minutes en dessous de mon objectif. J’ai donc perdu 1h15 de mon avance sur les 7,8 derniers kilomètres (les 4 derniers en fait). La plus grande déconfiture physique de ma carrière. 🙂

L’après-course

Le lendemain, mes cuisses ne fonctionnent plus du tout. Nous visitons Colmar en famille mais chaque descente de trottoir est une souffrance. Le matin au petit-déjeuner il y a tout de même pire : une jeune fille s’est cassé le bras et foulé la cheville sur la course.

Le surlendemain, cela allait déjà mieux (pour moi). Par contre mon tendon d’Achille était dans un sale état, brûlé par le baume du Tigre comme expliqué plus haut :

et j’ai dû arrêter de m’entraîner deux semaines pour le laisser cicatriser.

La course

Voici ma trace GPX :

[sgpx gpx= »/wp-content/uploads/gpx/Ultratrail des Païens.gpx »]

Très roulant sur la première moitié avec trop de goudron, plus difficile (mais plus « trail ») sur la seconde moitié. Comme expliqué avant, le parcours est un peu répétitif mais chouette quand même, j’ai bien aimé et le temps est vite passé. Certains coureurs reprochaient aux ravitaillements d’être trop espacés sur la seconde partie. Peut-être auraient-ils voulu des ascenseurs et des tapis roulants ? Faire un ultra, c’est aussi savoir gérer son ravitaillement et être en semi-autonomie.

C’est une course que je recommande sans hésiter pour boucler un premier 100 km ou en préparation d’une course de même distance mais plus vallonnée.

Côté organisation, j’ai un reproche énorme : ne pas avoir fait les contrôles au sommet des côtes (sauf au château du Spesbourg et au Mont Sainte-Odile) mais uniquement (par facilité ou par économie) aux ravitaillements. Je pense qu’il y a eu beaucoup de tricheurs, le parcours s’y prêtait très bien. J’ai au moins 2 cas très suspects et une certitude. Si briller au café devant leurs collègues suffit à leur bonheur et qu’ils (elles) sont prêt(e)s à tricher pour ça, grand bien leur fasse. L’esprit trail ?

Autre reproche : le matériel obligatoire. Pas contrôlé au retrait des dossards, ni pendant la course, peut être surdimensionné par rapport à la difficulté de la course. Beaucoup de coureurs avaient visiblement décidé de s’asseoir dessus au vu de la taille de leur sac. De la triche pour moi. L’esprit trail encore ?

Pour le reste, organisation sans faille mais un petit peu sans âme. J’aurais aimé un peu plus de couleur locale aux ravitaillements (flammeküche par exemple).

Conclusion

Malgré ma déconfiture de fin de course, je suis très satisfait de ma performance. Je finis à la fin du 2ème tiers du classement et si je n’avais pas eu mes problèmes gastriques, j’aurais probablement fini à la fin du premier tiers. Je pense que mes problèmes viennent d’avoir carburé à l’eau gazeuse (mon ventre ressemblait à un ballon en fin de course), d’avoir trop mangé et trop vite au ravitaillement de Kligenthal. Quant au gel à la caféine, de la m… chimique qui m’a retourné l’estomac.

J’ai couru en Hoka Tecton X et elles sont géniales : confortables, dynamiques, un vrai plaisir. Je leur reproche juste un petit manque de stabilité, je préfère les Speedgoat 5 pour les terrains très techniques type Échappée Belle.

Moralement, dès l’arrivée de la nuit, j’ai senti un ennui profond, l’absence totale de plaisir et juste l’envie d’en terminer. J’ai longtemps réfléchi sur le parcours (à un moment où je me sentais encore bien) et j’ai décidé de revenir à ma décision post-CCC : ne plus m’aligner sur des ultras de plus de 80km. J’ai beaucoup de mal à assumer l’entraînement nécessaire pour ce type de course, tant au niveau physique (je vieillis, 54 ans cette année) que mentale (aller courir est souvent une contrainte plutôt qu’un plaisir ces derniers temps). A l’heure où j’écris, j’ai déclaré forfait pour l’UTPMA suite à ma blessure au tendon d’Achille et l’Echappée Belle Intégrale est fortement compromise puisque je n’arrive pas à m’entraîner régulièrement depuis.

Je ne programme rien pour la fin d’année, je vais laisser passer les mois d’été tranquillement et je ferai le point à l’automne, si l’envie revient.

 

 

 

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Et le programme 2023 sera finalement…

Comme d’habitude j’ai perdu à la loterie de la CCC et comme le dirait un de mes compatriotes corréziens malheureusement décédé: « ça m’en touche une sans faire bouger l’autre« . L’UTMB dans sa grande bonté m’octroiera peut-être une Running Stone pour me remercier d’avoir tenté la loterie. Toujours ça de pris !

La bonne nouvelle vient du côté de l’Echappée Belle Intégrale qui, cette année, n’organisait pas de loterie. Je suis donc inscrit.

Mon programme 2023 est au final le suivant :

  • l’Ultra-trail des Païens by UTMB – 18 mai 2023 – 103 km – 3.800 m D+ : une course de réglage, dans une superbe région et il faut bien passer à la moulinette des courses « By UTMB » si on veut avoir une chance de participer à l’UTMB un jour;
  • l’UTPMA – 16 juin 2023 – 105 km –  5.500 m D+ : j’avais très envie d’y retourner depuis mon premier passage en 2018. Avec l’expérience, j’espère y faire une bonne performance (1er tiers du classement);.
  • L’Echappée Belle Intégrale – 149 km – 11.400 m D+ :  sauf blessure nécessitant une évacuation par hélicoptère, je la finirai, en rampant et 3 jours après la barrière horaire s’il le faut. Je me souviens encore du belge de Tournai me disant avant le ravitaillement du Pleynet « n’abandonne pas, tu vas le regretter« . Leçon du jour : toujours écouter un belge de Tournai (patrie du père de Clovis par ailleurs, donc quasiment un français ;-))

Pour le reste, on verra. Il est possible que je m’inscrive à d’autres courses, notamment dans le cadre de ma préparation en Février, Mars et Avril mais rien n’est clair pour le moment. Pas de stress, il me semble qu’il y a une certaine désaffection sur les trails, j’en veux pour preuve le magnifique Trail de la Côte d’Opale qui a encore des places de disponibles à l’heure où j’écris. Je me souviens d’un temps pas si lointain où tout partait en quelques minutes.

PS : une pensée pour François D’Haene qui se remet lentement de sa blessure. J’ai eu la chance de faire un stage avec lui il y a deux ans et j’espère le revoir sur les ultras. Il a manqué à l’UTMB 2022.

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2022, Annus Horribilis

Ne voyez dans le titre de cet article aucun hommage déguisé à la reine Élisabeth II. Pour la petite histoire, cette locution serait certes née au Royaume-Uni, mais en 1870, dans une publication anglicane pour dénoncer le dogme de l’infaillibilité pontificale. Je ne dirai pas ce que je pense ni de la reine (et de la royauté en général), ni du pape (et de la papauté en général) au risque de perdre mes quelques rares lecteurs.

Ce titre est une manière polie et cultivée de dire que 2022 a été pour moi une vraie année de merde. Mon programme initial (et très ambitieux) de courses était le suivant :

  • L’Houffatrail – 23 janvier 2022 – 53 km – 1.830 m D+ : une course dans les Ardennes belges qui donne la motivation pour reprendre l’entraînement. Je n’y ai pas d’ambition particulière, si ce n’est de commencer à accumuler du kilométrage et du dénivelé positif. Une sorte de « week-end choc »;
  • Crêtes de Spa – 27 mars 2022 – 59 km – 1.940 D+: mon premier trail couru il y a 10 ans (dans la version 21 km) sur lequel je vais revenir avec plaisir. Le parcours est largement renouvelé cette année, avec des difficultés qui me semblent un peu mieux réparties sur la longueur du parcours.  Je vise une bonne performance, à savoir un meilleur classement que mon record de 2018 (98ème).
  • L’Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) – 9 avril 2022 – 104 km – 3.500 m D+ : mon premier grand objectif de l’année sur lequel j’espère terminer dans le 1er tiers de la course. Seulement 2 semaines après Spa, il va falloir bien gérer la récupération. J’aurais préféré au moins une semaine de plus…
  • La Bouillonnante – 23 Avril 2022 – 50 km – 2.400 m D+ : je l’ai courue en mode cool l’année dernière. En 2022 j’y retourne avec cette fois-ci l’objectif d’y faire un bon temps (là encore, 1er tiers du classement) si je me suis remis de l’UTDS. 2 semaines après ce ne sera pas facile, j’aviserai au dernier moment en fonction des jambes.
  • Le Grand Trail du St-Jacques – 11 juin 2022 – 123 km – 5.150 m D+ : c’est la troisième année de suite que je prévois courir cette magnifique course sur les sentiers de mon enfance, j’espère que cette fois-ci sera la bonne. Je vais la courir en duo et mes ambitions seront limitées à terminer la course.
  • L’UT4M 160 Xtrem – 22 juillet 2020 – 172 km – 11.330 m D+ : initialement mon objectif principal de l’année. Mais après avoir gagné à la loterie de l’Échappée Belle, je ne suis plus très sûr d’y participer. Je ne pourrais pas faire de long séjour de préparation en montagne avant (j’en ferai un les 3 semaines précédant l’Échappée Belle). Aurais-je les jambes et le mental pour m’aligner en débarquant la veille de Bruxelles, sans acclimatation au dénivelé et à l’altitude ? Rien n’est moins sur. Je me déciderai dans les dernières semaines, après le trail de St-Jacques en espérant pouvoir tout de même caser un séjour d’une semaine en altitude vers la fin Juin. Pas assez mais mieux que rien. On verra…
  • L’Échappée Belle intégrale – 19 août 2022 – 149 km – 11.400 m D+ : je me relance donc dans l’aventure, dans la joie et la bonne humeur. Avec le temps, la déception a fait place à un sentiment de revanche. Je veux me la faire cette p*** de course ! C’est évidemment mon objectif principal de l’année avec comme seule ambition de terminer.

La triste réalité a été la suivante :

  • L’Houffatrail :  je ne me suis pas présenté après avoir attrapé une première fois la COVID-19 (version light)
  • Crêtes de Spa : bonne performance, conforme à mes objectifs (74ème)
  • L’Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) : je ne me suis pas présenté après avoir attrapé un truc qui ressemblait fortement à la Covid-19 mais qui – officiellement – ne l’était point
  • La Bouillonnante : comme je devais la courir 2 semaines après l’UTDS, j’avais prévu la faire  en duo. Mais quand la personne qui vous accompagne se blesse au genou au 2/3 de la course, vous ne l’abandonnez pas dans un fossé et finissez avec elle, le temps importe peu et la balade reste agréable
  • Le Grand Trail du St-Jacques : un peu la même histoire, avec cette fois-ci la personne qui explose (40% physique / 60% mental) à 100 km (son premier). J’aurais pu tenter de finir tout seul, mais à l’arrache parce que nous étions très proches des barrières horaires vu le retard pris. Là encore la solidarité a primé et j’ai préféré rentrer moi aussi à l’hôtel un peu plus tôt que prévu. Cette course me laisse tout de même des regrets parce qu’elle était dans le « pays de ma jeunesse » et que je l’avais dans les jambes. Mais si j’avais couru plus vite avant, rien ne dit que je n’aurais pas explosé moi-même. Donc là encore, je préfère rester sur le souvenir d’une belle balade agréable à deux plutôt que de longues heures à courir seul pour un résultat dans les profondeurs du classement dans tous les cas
  • L’UT4M 160 Xtrem et L’Échappée Belle intégrale : début juillet j’attrape une seconde fois la Covid-19 et cette fois-ci j’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre, il m’a fallu attendre fin septembre pour retrouver des sensations correctes. Sans doute en forçant trop pour rattraper le temps perdu, je me suis blessé à la cheville droite, ce qui a été l’occasion pour moi de découvrir que je faisais partie des environs 10% de la population « bénéficiant » d’une mutation génétique me dotant d’un petit muscle supplémentaire, totalement inutile et dont j’ai oublié le nom, entre l’extérieur du genou et l’intérieur du talon. Ce petit muscle était totalement contracté, d’où les douleurs au talon et à la cheville. La douleur a disparu après 3 séances d’ostéo. Inutile de préciser que je ne me suis aligné à aucune de ces deux courses.

Vous pensez que je n’ai pas eu de chance ? Le pire était malheureusement encore à venir. Comme la forme commençait à revenir, je me suis inscrit à la SaintéLyon le 3 décembre. Ma forme allait crescendo. Malheureusement mon père est décédé une semaine avant la course et j’avais d’autres priorités en tête.

Pour finir en beauté l’année : gastro les 30 et 31 décembre.

2022, année de merde…

Entraînement 2022

Comme j’ai passé mon temps à arrêter puis redémarrer, mon kilométrage annuel s’en est ressenti. Jusqu’en Juin j’étais parti pour une année record (en dehors du mois d’Avril où j’avais du m’arrêter presque 2 semaines), à partir de Juillet entre seconde Covid-19, blessure au talon, décès et travail intense de fin d’année, je suis revenu à des volumes mensuels beaucoup plus réduits :

Je finis l’année avec 3.269 km, moins bien qu’en 2020 et 2021 mais pas si mal au final vues les circonstances.

Au mois de Juillet, j’ai aussi fait une partie du Tour du Mont-Blanc (Courmayeur – Chamonix) en randonnée sac à dos avec mon fils en quatre jours. Très sympa… Par contre je n’ai pas avancé sur mon projet « Saint-Jacques de Compostelle ».

Programme 2023

Je suis déjà inscrit à deux courses :

  • l’Ultra-trail des Païens by UTMB – 18 mai 2023 – 103 km – 3.800 m D+ : une course de réglage, dans une superbe région et il faut bien passer à la moulinette des courses « By UTMB » si on veut avoir une chance de participer à l’UTMB un jour;
  • l’UTPMA – 16 juin 2023 – 105 km –  5.500 m D+ : j’avais très envie d’y retourner depuis mon premier passage en 2018. Avec l’expérience, j’espère y faire une bonne performance (1er tiers du classement). C’est mon objectif réaliste de l’année.

Pour le reste, je recopie quasi in extenso ce que j’écrivais il y a un an.

Comme en 2022, je vais tenter l’inscription à deux autres courses :

  • L’Echappée Belle integrale – 149 km – 11.400 m D+ : je retente la loterie et si je gagne, je me relance dans l’aventure. Avec le temps, la déception a fait place à un sentiment de revanche. Je veux me la faire cette p*** de course !

OU

  • La CCC  – 100 km – 6.100 m D+ : c’est la seule « grande » course de l’UTMB pour laquelle j’ai suffisamment de points pour tenter la loterie. J’aurais préféré la TDS mais il me manque 2 points…

Il est possible que je m’inscrive à d’autres courses, notamment dans le cadre de ma préparation en Février, Mars et Avril mais rien n’est clair pour le moment. Le ratage de l’Échappée Belle m’a montré que j’avais besoin de me forger un mental pour courir très longtemps. Je pense donc profiter du retour du printemps pour faire des week-ends de 2-3 jours de courses (100 à 150 km) sur des tronçons du chemin de St-Jaques-de-Compostelle entre Aix-la-Chapelle et Paris. J’aurais l’occasion d’y revenir…

Croisons les doigts pour que 2022 ne soit bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

Bonne année 2023 !!

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Comment redémarrer une Garmin Fenix 6 bloquée ?

Si votre Garmin Fénix 6 (mais je crois que cela fonctionne pour toute la gamme Garmin) est bloquée, voici les deux procédures de reset :

« Soft » reset

  • Garder le bouton « Light » (haut gauche) pressé pendant 15 secondes (jusqu’à extinction de l’écran),
  • Presser à nouveau le même bouton pendant 1 seconde pour redémarrer la montre.

Normalement vous retrouvez tous vos paramétrages, champs customisés, applications, écrans…

« Hard » reset (redémarrage « usine »)

Si la précédente procédure ne fonctionne pas, alors vous pouvez essayer cette option qui réinitialise totalement la montre.

Voici la procédure à suivre :

  • Garder le bouton « Light » (haut gauche) pressé pendant 15 secondes (jusqu’à extinction de l’écran),
  • Presser à nouveau le même bouton pendant 1 seconde pour redémarrer la montre et immédiatement garder pressés les boutons haut droit et bas droit,
  • Au premier bip, relâcher le bouton haut droit,
  • Au second bip, relâcher le bouton bas droite.

En principe, la montre redémarre en mode configuration comme le jour heureux où vous l’avez sortie de la boite. Sinon il ne vous reste plus qu’à tester le SAV Garmin. 🙂

Dernière chance (à vos risques et périls)

Si aucune des deux solutions précédentes ne fonctionne, vous pouvez aussi essayer de brancher la montre en USB sur un ordinateur et vider les répertoires Activity, Clubs, Courses, Workouts, Audiobook et Music. A priori, pas de gros risques à le faire (si ce n’est perdre quelques données qui sont probablement sur Connect). De mon côté, j’avais bloqué ma montre avec un MP3…

 

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Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) – Patatras

Ben voilà, « ce fichu rhume qui m’a mis au tapis une semaine » attrapé à Spa m’a conduit à l’abandon.

Après une brève embellie le dimanche précédent la course qui me permet de faire une bonne sortie, le rhume repart plein pot le lundi : nez (re)transformé en fontaine, mal de tête lancinant. Mon épouse tombe malade à son tour et est testée positive Covid-19 le mercredi. Comme tout laisse à penser que je l’avais contaminée et que mon rhume ne s’est pas calmé, je prends rendez-vous avec mon médecin le jeudi matin. Il me signe un certificat médical, me fait un test PCR et j’annule ma participation à l’UTDS dans la foulée.

La toute petite histoire retiendra que mon test PCR est finalement négatif (va comprendre…) mais je n’étais de toutes façons pas en état de faire 100 km le samedi. J’ai dû attendre le lundi suivant la course pour refaire une sortie, pas brillante d’ailleurs.

Après l’Houffatrail, c’est donc la deuxième annulation cette année pour raison médicale. Pour résumer mes pensées, fais ch… Ma prochaine course sera donc La Bouillonnante le samedi 23 Avril 2022. Comme j’avais prévue la faire en mode cool, ça devrait aller.

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Crêtes de Spa – 27 mars 2022

Dimanche dernier j’ai bouclé le premier volet de mon triptyque de folie où j’ai prévu enchaîner 3 courses en 1 mois :

Je visais une bonne performance, à savoir un meilleur classement que mon record de 2018 (98ème). J’ai atteint mon objectif puisque je finis à la 72ème place (7ème de ma catégorie d’âge), sans trop forcer. Même si selon l’algorithme Betrail ma performance de 2022 est légèrement en dessous de celle de 2018 (53 contre 54,34), je suis très satisfait de ma course. Seule ombre au tableau, je suis revenu de Spa avec une bonne crève (que je pense avoir attrapée le dimanche soir en allant au restaurant, les soirées sont fraîches à Spa) et je n’ai pas couru depuis. Ce samedi je commence à peine à me sentir mieux, j’espère courir dimanche et avoir le temps de me requinquer d’ici samedi prochain 6h00. Pas optimal tout de même, croisons les doigts.

Le parcours

Voici ma trace GPX (avec un arrêt accidentel de ma montre en sortant les bâtons de mon sac en début de course) :

[sgpx gpx= »/wp-content/uploads/gpx/Crêtes de Spa 2022.gpx »]

Au total le parcours est vendu pour 59 km / 1.949 m D+ mais fait en réalité entre 300 à 400 m D+ de moins. Je sais que la mesure de D+ n’est pas une science exacte mais quand même…

Le parcours était tout nouveau cette année et je l’ai trouvé très décevant.

Commençons par le départ le plus stupide qu’il m’ait été donné de voir depuis que je cours en trail. En principe, les organisateurs essayent d’étirer le peloton pour éviter de créer des embouteillages à la première difficulté. La veille, en allant retirer mon dossard, j’avais déjà quelques doutes sur le départ : une descente goudronnée suivie de la traversée d’une route avant de s’engager par une rampe très pentue sur une monotrace. Tout ceci laissait présager des embouteillages :

La nuit n’a pas porté conseil aux organisateurs puisqu’ils ont opté pour un départ encore plus stupide :

en faisant descendre les coureurs à travers champs (y compris enjamber des troncs d’arbre), traverser un petit pont en file indienne (en haut de la cascade sur la photo) puis le petit ruisseau (au bas de la cascade) pour retrouver au final le chemin prévu.

Résultat : un bouchon encore plus énorme que prévu (10 mn de perdues) et des coureurs qui shuntent la difficulté, plus par énervement que par volonté de tricher.

Les 28 premiers kilomètres (sur 59) sont vallonnés, mais sans grandes difficultés comme on peut le voir sur le profil du parcours :

Du 15ème au 30ème kilomètre environ le parcours est commun (et embouteillé) avec le 32 km. C’est un peu déstabilisant d’être entouré de coureurs du 32 km en se demandant si on n’a pas oublié un embranchement. Comme j’avais des doutes, j’ai démarré le suivi du parcours sur ma montre, ce qui m’a permis de « récupérer » quelques coureurs qui avaient manqué un embranchement mal indiqué, notamment quand le 32 et le 59 km se séparent à nouveau,  uniquement signalé par un panneau posé au sol qu’il est facile de manquer, surtout si on est dans un groupe. Sans ma montre je les aurais probablement bêtement suivis.

Entre le 33ème et le 40ème kilomètre, 7 km de faux plat en haut des crêtes, sur un chemin quasiment aussi dur et large qu’une route goudronnée. Rebelote entre le 46ème et le 49ème kilomètre. Sans intérêt. Pourquoi faire le déplacement à Spa si je peux trouver la même chose à côté de chez moi ?

La montée de la piste de ski du Thier des Réxhons était le lieu emblématique des crêtes de Spa. Mais cette année nous l’avons descendue. En fait les 15 derniers kilomètres de la course correspondent grosso-modo aux 15 premiers des anciens parcours.

Au final, un parcours très très décevant, surtout en connaissant les possibilités sur Spa. Rendez nous l’ancien parcours !

La logistique

Le fléchage était correct, presque uniquement à base de rubalise blanche. Il manquait quelques panneaux aux grands croisements, quelques indications sur les parties communes avec le trail de 32 km pour déstresser les coureurs du 59 km ou sur les grandes lignes droites. Mais comme je suivais le parcours sur ma montre, j’avoue ne pas avoir été trop perturbé. A noter que le parcours GPX sur le site de l’organisation était faux entre 40 et 41,5 km (on continuait tout droit pour rejoindre la route au lieu de descendre sur la droite par des sentiers).

J’ai peu utilisé les ravitaillements, juste pour faire le plein d’eau mais ils m’avaient l’air corrects, classiques. Il y avait peu de bénévoles sur le parcours, en dehors de la traversée des principaux axes routiers.

Là où j’ai un doute énorme c’est sur le chronométrage : seulement 264 classés sur 450 inscrits. 41% d’échec sur une course, c’est une statistique « Echappée Bellesque » et je ne me l’explique pas :

  • Coureurs qui ne sont pas présentés ? La météo était pourtant parfaite.
  • Coureurs perdus sur le parcours ? Possible, surtout à la fin de la partie commune au 32 et au 59 km.
  • Abandons en cascade suite à un départ un peu trop roulant sur 28 km où beaucoup se sont grillés ? Là encore c’est possible mais le taux d’échec sur le 32 km est très élevé lui aussi.

Il y a pour moi un truc pas clair… Il n’y avait jamais eu un tel taux d’échec à Spa.

Ma course

Je suis parti très calmement et j’ai commencé à accélérer au 15ème kilomètre pour prendre mon rythme de croisière jusqu’à la fin. Je ne me suis mis dans le rouge à aucun moment. Entre le départ débile, mon début prudent et mon rythme raisonnable, peut-être y a-t-il 10-15 mn à gratter sur le parcours lors d’une prochaine course.

Grosse satisfaction avec mes nouvelles chaussures : les Hoka Speedgoat 5. J’ai eu énormément de mal à m’y faire, avec des douleurs aux mollets et aux tendons d’Achille lors des premières sorties. Deux semaines avant la course j’avais même décidé de ne plus jamais courir avec. 🙂 Mais j’ai fini par m’y faire et je les ai énormément appréciées durant cette course : très confortables et très sécurisantes sur les parties caillouteuses. Parfaites pour l’Échappée Belle en août, je les ai d’ailleurs achetées dans cette perpective. Je vais continuer mon triptyque avec.

Au niveau nutrition, j’ai testé des barres énergétiques Baow (un peu trop sucrées à mon goût, pas convaincu par le rapport qualité/prix, j’essayerai leurs fameuses purées la prochaine fois) et les célèbres Cliff barres (que j’ai bien aimées). Je ne me suis arrêté que trois fois aux ravitaillements officiels : au 3ème pour boire un verre d’eau et de coca, au 4ème pour refaire le plein de ma poche à eau et au 5ème pour avaler 2-3 quartiers d’orange. Je voulais rester en autonomie aussi longtemps que possible et éviter les arrêts trop longs au stand (on est à Spa, utilisons le vocabulaire Formule 1).

Sur ma montre j’ai testé et approuvé pour la première fois deux fonctionnalités : le suivi d’itinéraire (nickel, cela m’a évité de me perdre au moins deux fois) et Climbpro qui est très agréable quand on est engagé dans une côte. Nul doute que j’utiliserai ces 2 fonctionnalités lors de mes prochaines courses. Par contre j’avais programmé PacePro avec 6h en objectif mais j’ai rapidement arrêté de l’utiliser. Le départ « à la con » et l’arrêt par erreur de ma montre ont rapidement mis en l’air toute ma prévision pourtant prudente. Du coup ma montre ne cessait de me dire que j’étais en retard et c’était plutôt démoralisant. En plus je trouvais l’écran de données illisible. Je pense pas que je réutiliserai cette fonction de si tôt sur un trail. Sans doute est-elle plus utile sur une course sur route

Conclusion

Même si je suis très déçu par le parcours, je suis satisfait de ma course :

  • il faisait un temps magnifique et printanier (quelques jours après il neigeait !),
  • j’ai atteint mon objectif sans me mettre dans le rouge et j’ai emmagasiné de la confiance pour la suite de la saison,
  • j’ai testé mes nouvelles chaussures et ma nutrition.

Seule ombre au tableau : ce fichu rhume qui m’a mis au tapis une semaine. Il ne me reste qu’une semaine pour me refaire la cerise pour mon premier vrai objectif de l’année : l’Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) où j’espère terminer dans le premier tiers.

Possible que je recours les crêtes de Spa les prochaines années mais plus pour l’entraînement ou la performance que pour le plaisir. Dommage de ne pas mieux profiter des possibilités offertes par la région…

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Programme 2022 définitif

Je viens à l’instant de boucler la dernière inscription et mon (ambitieux) programme 2022 est enfin bouclé :

  • Crêtes de Spa – 27 mars 2022 – 59 km – 1.940 D+: mon premier trail couru il y a 10 ans (dans la version 21 km) sur lequel je vais revenir avec plaisir. Le parcours est largement renouvelé cette année, avec des difficultés qui me semblent un peu mieux réparties sur la longueur du parcours.  Je vise une bonne performance, à savoir un meilleur classement que mon record de 2018 (98ème).
  • L’Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) – 9 avril 2022 – 104 km – 3.500 m D+ : mon premier grand objectif de l’année sur lequel j’espère terminer dans le 1er tiers de la course. Seulement 2 semaines après Spa, il va falloir bien gérer la récupération. J’aurais préféré au moins une semaine de plus…
  • La Bouillonnante – 23 Avril 2022 – 50 km – 2.400 m D+ : je l’ai courue en mode cool l’année dernière. En 2022 j’y retourne avec cette fois-ci l’objectif d’y faire un bon temps (là encore, 1er tiers du classement) si je me suis remis de l’UTDS. 2 semaines après ce ne sera pas facile, j’aviserai au dernier moment en fonction des jambes.
  • Le Grand Trail du St-Jacques – 11 juin 2022 – 123 km – 5.150 m D+ : c’est la troisième année de suite que je prévois courir cette magnifique course sur les sentiers de mon enfance, j’espère que cette fois-ci sera la bonne. Je vais la courir en duo et mes ambitions seront limitées à terminer la course.
  • L’UT4M 160 Xtrem – 22 juillet 2020 – 172 km – 11.330 m D+ : initialement mon objectif principal de l’année. Mais après avoir gagné à la loterie de l’Échappée Belle, je ne suis plus très sûr d’y participer. Je ne pourrais pas faire de long séjour de préparation en montagne avant (j’en ferai un les 3 semaines précédant l’Échappée Belle). Aurais-je les jambes et le mental pour m’aligner en débarquant la veille de Bruxelles, sans acclimatation au dénivelé et à l’altitude ? Rien n’est moins sur. Je me déciderai dans les dernières semaines, après le trail de St-Jacques en espérant pouvoir tout de même caser un séjour d’une semaine en altitude vers la fin Juin. Pas assez mais mieux que rien. On verra…
  • L’Échappée Belle intégrale – 19 août 2022 – 149 km – 11.400 m D+ : je me relance donc dans l’aventure, dans la joie et la bonne humeur. Avec le temps, la déception a fait place à un sentiment de revanche. Je veux me la faire cette p*** de course ! C’est évidemment mon objectif principal de l’année avec comme seule ambition de terminer.

Comme souvent, la réalité risque d’être éloignée de la planification. Mon année a d’ailleurs mal commencé en devant renoncer à l’Houffatrail à cause d’Omicron. Nous verrons bien. Si je termine l’Échappée Belle j’aurais réussi mon année. 🙂 C’est d’ailleurs ce que je disais l’année dernière…

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François D’Haene est de retour en Belgique

Comme chaque année à l’instigation des magasins Trakks, François D’Haene viendra passer quelques jours en Belgique les 5, 6 et 7  avril prochains pour initier les habitants du plat pays aux joies des trails montagneux.

Au programme :

J’avais participé au stage l’année dernière et j’en garde un excellent souvenir. Donc, si vous avez l’envie, le temps et l’argent, n’hésitez pas !

Quant à moi je passe mon tour, je serai sur la route de mon premier grand objectif de cette année : l’Ultra-Trail des Seigneurs (UTDS) dans les Vosges.

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