Deuxième objectif de l’année atteint (un mois après le Trail des Bosses), et avec la manière s’il vous plait !
Je voulais courir entre 6h30 et 7h00, finir dans la première moitié du classement scratch et le premier tiers de ma classe d’âge. Résultat :
- 6h21′, soit 54 mn de moins que mon record de 2014 ;
- 98ème place au scratch sur 394 partants ;
- 6ème de ma catégorie d’âge (v2h depuis peu :-().
Inutile de préciser que je suis très satisfait – et un peu surpris – de mon résultat 🙂
Le parcours
La batterie de ma Suunto a fini à 45% avec une acquisition toutes les 1s et une précision GPS « Bonne » (toutes les 5 secondes). A noter que le dénivelé n’est pas mesuré dans cette configuration (ni par la montre, ni par l’application Movescount) alors que les informations d’altitude sont pourtant présentes. Bizarre… Cela me donnera l’occasion d’écrire une App pour la prochaine course.
Voici la trace GPX :
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Comme chaque année, le départ s’effectue du centre sportif de la Fraineuse, à 9h00. Lever à 6h30, petit-déjeuner léger (protéines et café) et je rejoins tranquillement le départ à partir de mon hôtel en marchant, ce qui ajoute 2 km (idem au retour).
Pas de temps mort au départ puisque nous montons immédiatement 120 m de dénivelé en 2,5 km en longeant un cours d’eau à l’intérieur de la forêt. Nous enchainons 3 km de montées et descentes, toujours au travers de la forêt. Au passage du 4ème kilomètre je me tords méchamment la cheville droite, quasiment au même endroit qu’il y a 3 ans. Lieu maudit !!! Je repars tout de suite, avec une légère douleur qui va heureusement bientôt disparaître. Nous voici bientôt au pied de la piste de ski du Thier des Rexhons. Il y a une prise de temps au pied et au sommet mais je ne concours pas, je monte en marchant (j’y perds une trentaine de places), la route est encore longue. Au 10ème km nous arrivons à 565 m d’altitude (+365 m depuis le départ, un des 2 sommets de la course) et amorçons une longue descente (plus de 300 m de dénivelé d’une traite), assez technique (boue, pierres) sur le village de la Gleize où s’effectue le premier ravitaillement (à 16km). Je me tords une nouvelle fois la cheville dans la descente et me fait dépasser par beaucoup de concurrents. Je m’arrête pour lacer mes chaussures un peu plus serré et cela va mieux. Peu de temps après le ravitaillement se profile un mur de 270 m de dénivelé en 2,5 km (un bon 11% de moyenne avec des pentes à plus de 20%, selon mon passé de cycliste). Tout le monde marche autour de moi. Nous grimpons ensuite successivement 3 belles côtes de plus de 10% de moyenne dont une nouvelle piste de ski où je rampe quasiment (120 m de dénivelé en moins de 800 m). Arghh! Je me suis « perdu » une seule fois en suivant bêtement un groupe de coureurs dans une descente avant que l’un d’entre eux ne se rende compte de notre erreur. Il avait eu la bonne idée de télécharger le parcours sur sa montre, ce que je ne fais jamais… Pas très grave, nous avons dû parcourir 100 m en plus maximum, cela fait partie du jeu.
Après le parcours devient plus facile : ravitaillement au 28 km puis on remonte vers la fagne de Malchamps, au prix de quelques raidillons et descentes. Au loin, on entend les voitures tourner sur le circuit de Spa-Francorchamps. Nous longeons un ruisseau (le Roannay) par un sentier très boueux puis arrivons au contrôle et à l’avant-dernier ravitaillement où nous retrouvons les concurrents du 32 km pour un moment. A ce moment de la course, ma montre m’indique un finish en 6h30 et je sais que, sauf accident, c’est dans la poche pour atteindre mes objectifs. La suite du parcours est en effet très roulante (courante ?) puisque nous nous redescendons sur Spa à partir du second sommet de la course. Les organisateurs ne sont pas super sympas en nous faisant passer par des sentiers techniques, très boueux et caillouteux le long et en contrebas de l’aéroport alors qu’il existe des passages parallèles plus faciles. Mais après tout, nous avons signé pour souffrir. Au 46ème kilomètre, nous abandonnons nos compagnons du 32 km pour atteindre le dernier (petit) ravitaillement de Stockay avant de longer le lac de Warfaaz sur les crêtes, avec 3 petits raidillons bien casse-pattes pour nous achever. Au passage je me tords une dernière fois méchamment la cheville gauche. Un dernier faux plat en forêt nous permet ensuite de rejoindre l’arrivée.
La météo était parfaite pour la course : soleil à peine masqué de nuages, température fraiche (aux alentours de 10-12 °C) avec du vent sur les hauteurs. Agréable, moins chaud qu’en 2014 mais bien meilleur qu’en 2015. Sur les hauteurs, il restait même des flaques d’eau gelées. Comme il avait beaucoup plu les jours précédents, les sentiers étaient très boueux et j’ai souvent couru dans l’eau. Le plus dur est d’y mettre le pied la première fois. Ensuite on n’y pense plus. J’ai terminé crotté jusqu’aux genoux, je suis rentré en chaussettes dans le hall de mon hôtel et ai dû boucher leurs canalisations en prenant ma douche. 🙂
L’esprit Trail ?
Lors du Trail des Bosses, j’avais pris une mauvaise direction à un moment mais aucun des trailers qui me suivaient ne m’avait averti. Je m’étais dit que mes collègues avaient pensé que j’allais à l’écart pour un petit besoin naturel…
Cette fois-ci à Spa, bis repetita. Lorsque je me suis perdu, notre petit groupe était suivi de près par d’autres coureurs. Aucun d’entre eux nous a appelé quand nous nous sommes engagés dans la mauvaise direction. Un peu plus tôt dans la course, nous étions un groupe de 4 ou 5. L’un des coureurs s’est trompé de route et aucun ne l’a appelé … sauf moi.
C’est ça l’esprit trail ? La prochaine fois je relève les numéros de dossards et je dénonce ! A bon entendeur…
L’organisation
Le fléchage à base de rubalise était parfait. Des panneaux aux grands changements de direction auraient été un petit plus, cela m’aurait évité de me perdre et il y avait 2/3 passages piégeux.
Un seul petit bémol : j’ai trouvé les ravitaillements un peu rikiki en choix. Morceaux de bananes, quartiers d’orange, raisins secs, biscuits salés, barres Isostar. Côté boissons : Isostar, eau et coca. Il m’a manqué des parts de cake ou de gâteau au chocolat.
Il y avait un peu moins de concurrents que d’habitude, je pense que le nouveau parcours de 32 km a vampirisé le 55 km.
Ma course
J’ai eu de bonnes sensations d’un bout à l’autre et je n’ai pas souffert de mon coup de mou psychologique habituel, à me demander ce que je faisais là. Je ne vais pas dire que c’était facile mais j’ai réussi à maintenir un rythme régulier tout au long du parcours, en accélérant sur la fin. C’était la troisième fois que je courais ce trail et, même si le parcours était parfois un petit peu différent de la précédente édition, c’était très confortable moralement de connaître grosso-modo les difficultés qui m’attendaient.
Mon entrainement en côtes a été fructueux. Je n’ai pas souffert dans les parties montantes et je rattrapais souvent des concurrents. Par contre mes descentes ont été catastrophiques. Me tordre la cheville au bout de 4 km ne m’a pas mis en confiance et j’ai fait toutes les descentes au frein à main, ce qui m’a fait perdre les places que je gagnais en montée et m’a détruit les quadriceps.
Le lendemain de la course j’ai fait une balade de 8km en famille dans la fagne de Malchamps sans aucun problème. Le mardi suivant la course, j’étais par contre malade, avec de grandes douleurs à l’estomac mais je soupçonne (grâce à un camarade Spadois) que c’était dû à la consommation de l’eau très ferrugineuse de la source Barisart que nous avions récupéré à l’occasion de notre randonnée. J’avais encore quelques douleurs aux cuisses et aux chevilles 3 jours après la course mais j’aurais pu recourir, si la météo me l’avait permis.
Le matériel
Au risque de me répéter, mes Akasha sont vraiment tip-top : confortables même sur un terrain très caillouteux, dynamiques, avec une très bonne accroche sur terrain gras. Les crampons évacuent bien la boue. J’ai fini sans aucune ampoule bien que j’ai couru les pieds mouillés la plupart du temps. Seule erreur : ne pas les avoir lacées suffisamment serrées au départ. J’aime avoir le coup de pied libre mais mon pied n’était pas assez tenu et cela m’a valu au moins 2 torsions de chevilles qui auraient pu mal se terminer. J’y ferai attention pour la prochaine course et j’envisage de me strapper les chevilles pour me sécuriser un peu.
Je vais changer de sac à dos. J’en étais satisfait jusqu’à présent mais, sans doute parce que j’ai maigri, il tient moins bien (il flotte) et m’irrite le bas du dos à cause des frottements. Je vais probablement acheter le nouveau modèle Salomon.
Je me suis aussi décidé à acheter des bâtons. Dans les côtes très pentues où je marchais j’aurais apprécié d’en avoir et dans les descentes, ils pourraient me rassurer et m’aider à me stabiliser. Je vais les acheter rapidement pour prendre l’habitude de courir avec.
Conclusion
Mon objectif le plus important de l’année (l’UTPMA) est maintenant dans moins de 12 semaines. Le Trail de Spa c’est bien, mais l’UTPMA c’est une autre paire de manches :
- 2 fois la distance de Spa (108 km au lieu de 55km),
- 2,5 fois le dénivelé (5.220 m au lieu de 2.096 m),
- altitude de course entre 620 et 1.855 m (570 m maximum à Spa),
- départ à minuit pour sans doute 22 à 25 heures de course (contre 6h20).
Le Trail de Spa m’a permis de me rassurer sur mon état de forme et ma progression depuis le début de l’année mais a aussi confirmé mes deux points faibles : mes chevilles et ma manière de descendre. Je dois absolument travailler sur ces deux points faibles dans les semaines à venir si je veux terminer l’UTPMA. J’y reviendrai dans mon prochain article.